Publié dans Economie

JIRAMA - Poursuite de l’extension du réseau

Publié le vendredi, 31 janvier 2025
Les conducteurs de nouveaux engins posant fièrement devant leurs camions flambant neuf Les conducteurs de nouveaux engins posant fièrement devant leurs camions flambant neuf Crédit photo : JIRAMA

A la croisée des chemins. La compagnie nationale d’eau et d’électricité (JIRAMA) continue son ambitieuse politique d’expansion, malgré des failles criantes au niveau de la production. Lors d’une cérémonie officielle organisée hier à Antanetibe-Ilafy, treize camions-grues, financés par la Banque mondiale, ont été remis aux responsables régionaux de la compagnie. Ces équipements sont censés accélérer l’extension du réseau électrique à travers le pays. Cependant, cette initiative soulève des questions, tant elle semble audacieuse au regard de l’état actuel de l’approvisionnement énergétique. Avec plus de 600.000 abonnés en électricité et 200.000 en eau, la JIRAMA peine à répondre à la demande nationale. Le manque de capacité de production est manifeste, conduisant à des délestages réguliers dans plusieurs Régions, des coupures d’électricité qui affectent aussi bien les ménages que les entreprises. Pourtant, la compagnie persiste dans son projet d’extension, en s’appuyant sur des infrastructures existantes qui peinent déjà à fournir l’énergie nécessaire.

 

Risquée

Ce paradoxe met en lumière une stratégie qui pourrait se révéler risquée. Le directeur général de la JIRAMA, Ron Weiss, a toutefois tenté de justifier cette démarche. « En parallèle avec l’extension du réseau, nous prévoyons aussi l’augmentation de la production, notamment avec les projets hydroélectriques et solaires à venir », a-t-il déclaré. Parmi ces projets, la centrale hydroélectrique de Ranomafana, inaugurée en décembre 2024, est l’un des plus importants. Située dans le District d’Ankazobe, cette centrale devrait produire 64 MW et contribuer à la réduction de la dépendance du pays aux énergies fossiles. D’autres initiatives dans le domaine des énergies renouvelables ont également vu le jour. Le parc solaire d’Ankorikahely à Antsiranana, inauguré en août 2023, produit actuellement 2,449 MW, une quantité modeste mais significative pour la Région. De même, la centrale solaire d’Ehoala à Taolagnaro, avec ses 8 MW, apporte une contribution non négligeable à la capacité énergétique de la compagnie. Un autre projet de grande envergure est en préparation à Ivato, avec une centrale solaire de 100 MW prévue.

 

Hypothétique

Cependant, malgré ces promesses, la réalité reste que la majorité de ces projets n'est pas encore pleinement opérationnelle, et l'impact attendu sur l'alimentation électrique demeure hypothétique. En attendant, la JIRAMA continue d'étendre un réseau de distribution sous-alimenté, ce qui ne manque pas de soulever des interrogations. Peut-on vraiment se permettre de multiplier les connexions lorsque la production reste insuffisante pour desservir les abonnés actuels ? Ainsi, l’expansion rapide du réseau pourrait être perçue comme une fuite en avant. Les nouvelles infrastructures risquent de se heurter à une production qui, dans l'état actuel des choses, ne parvient pas à suivre. L’avenir de la compagnie dépendra en grande partie de sa capacité à concrétiser ses promesses de nouvelles capacités de production, sous peine d’aggraver encore la frustration des utilisateurs, déjà confrontés à un service erratique. La question qui se pose est ainsi simple : la JIRAMA parviendra-t-elle à aligner ses ambitions d’expansion sur une production réellement suffisante pour éviter de nouveaux délestages ?

Hary Rakoto

 

 

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Editorial

  • Secteur en panne !
    En mauvaise posture, le secteur éducatif malagasy va de mal en pis. Tel un navire en panne, en Haute mer, le moteur bloqué, l’équipage perd le contrôle. Le bâtiment tangue de gauche à droite. A la dérive, il risque le naufrage. A l’époque coloniale, l’instruction publique représentait l’un des principaux points d’achoppement du pouvoir en place. A l’aube de l’occupation, le Général Gallieni, premier gouverneur général de Madagasikara, se heurtait à une difficulté majeure : déterminer quel type d’instruction ou quel modèle d’enseignement, devrait être appliqué dans la colonie (Madagasikara) ? Un enseignement élitiste, de haut niveau, ou un enseignement élémentaire, rudimentaire ? Et encore « quelle langue d’enseignement adoptée ? » Deux grandes orientations ont été primées par le Général gouverneur : dispenser un enseignement pour un cursus éducatif de haut niveau pour les enfants des colons. D’où la création des lycées à Antananarivo, le lycée Gallieni (1908) et…

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