Publié dans Economie

Coût de la vie - Seuil insoutenable du cours de l’euro 

Publié le vendredi, 14 mars 2025

Le cours de l'euro a récemment atteint un nouveau seuil à Madagascar, s'échangeant à 5.081 ariary, selon les dernières opérations de la Banque centrale de Madagascar ou « Banky Foiben’ny Madagasikara » - BFM. Cette hausse significative du taux de change impacte directement plusieurs secteurs de l'économie, mettant particulièrement à mal les ménages à faible revenu, qui ressentent durement les effets de cette dépréciation continue de la monnaie locale. 

Pour certains économistes, cette flambée de l’euro est le reflet d’une fragilité persistante de l’économie. « La dépréciation de l’ariary par rapport à l’euro est un signe de déséquilibre dans notre balance commerciale », explique un membre du Cercle de réflexion des économistes de Madagascar. Il souligne que l’importation massive de biens de consommation, couplée à la faiblesse des exportations locales, aggrave cette situation. De plus, la dépendance de Madagascar aux devises étrangères, en particulier pour les produits de première nécessité (PPN) comme les médicaments, exacerbe la hausse des prix pour les consommateurs locaux. Dans les secteurs qui dépendent fortement des importations, comme celui du commerce, la situation est particulièrement tendue. Un opérateur économique, travaillant dans l’importation de produits électroniques, témoigne : « Nos coûts d’importation ont littéralement explosé ces derniers mois. Cette hausse de l’euro nous oblige à répercuter ces augmentations sur les prix de vente, ce qui réduit considérablement le pouvoir d’achat de nos clients ». Effectivement, les biens importés, qui représentent une part importante des articles en vente à Madagascar, deviennent de plus en plus inaccessibles pour une large part de la population. 

Pression

Mais ce sont surtout les ménages à faible revenu qui paient le plus lourd tribut. Avec la montée en flèche des prix des produits importés, les familles peinent à joindre les deux bouts. Une mère de famille vivant à Antananarivo témoigne : « Avant, je pouvais acheter du riz, de l’huile et quelques légumes avec le peu d’argent que j’avais. Aujourd’hui, même les produits de base sont devenus trop chers. Chaque semaine, je dois revoir mon budget à la baisse ». Ce sentiment est partagé par beaucoup de familles, pour qui la hausse de l’euro signifie une réduction drastique du pouvoir d’achat et une qualité de vie en constante détérioration. Selon un spécialiste en gestion financière, la solution réside dans des réformes structurelles et la promotion de la production locale. « Il est impératif que Madagascar diminue sa dépendance aux importations et renforce ses secteurs productifs. Cela permettra de réduire la pression sur la monnaie locale et d’apporter une certaine stabilité face aux fluctuations des devises étrangères ». En attendant, les Malagasy, notamment les plus vulnérables, continuent de subir les répercussions de cette situation économique difficile, avec peu d’espoir d’une amélioration à court terme. Il faut dire que cette dépréciation de l’ariary face à l’euro n’est pas une simple donnée économique. Ce phénomène a également des répercussions réelles et profondes sur la vie quotidienne de la population, en particulier les plus démunis.

Hary Rakoto

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Editorial

  • Problématique nationale ?
    La Grande île manque d’eau ! Contradictoire ! L’eau, cet élément le plus précieux parmi les quatre essentiels pour la vie, à savoir la terre, l’air, le soleil et évidemment l’eau, semblerait nous faire défaut en ces temps-ci ? Pour en devenir une problématique nationale. Le conditionnel est de rigueur. Quelque part, on doute sur la pertinence de la chose. On confond, semble-t-il, la situation naturelle du pays avec les dysfonctionnements de la compagnie nationale JIRAMA et du département de l’eau sur la gestion de cet élément indispensable à la vie. En fait, ce n’est pas l’eau qui manque, c’est la gestion rationnelle qui fait défaut. On n’est pas dans les pays du Golfe où l’océan du sable domine l’environnement ou en plein désert du Sahara où l’eau n’existe pas. Certes, il y a le grand Sud où les pluies se font rares, mais de là à dire que l’eau…

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