Publié dans Economie

Tarifs douaniers US - Madagascar reste sur le qui-vive

Publié le mardi, 08 avril 2025
Tous les acteurs économiques du pays sont aux aguets Tous les acteurs économiques du pays sont aux aguets Crédit photo : MAE

Les autorités malagasy poursuivent cette semaine les discussions avec l’ambassade des Etats-Unis, suite à l’entrée en vigueur récente d’une nouvelle politique douanière américaine portant les droits d’importation à 47 % pour l’ensemble de ses partenaires commerciaux. Hier, une séance de dialogue stratégique de haut niveau s’est tenue à Anosy, à l’initiative du ministère des Affaires étrangères, en présence de plusieurs membres du Gouvernement malagasy, dont la ministre des Affaires étrangères Rafaravavitafika Rasata, la ministre de l’Economie et des Finances Rindra Hasimbelo Rabarinirinarison, le ministre de l’Industrialisation et du Commerce David Ralamborifinga, ainsi que l’ambassadrice des Etats-Unis, Claire Annette Pierangelo. Le directeur général des douanes, Ernest Zafivanona Lainkana, ainsi que de nombreux représentants du secteur privé étaient également présents. Cette rencontre a permis d’approfondir la compréhension des enjeux liés à la nouvelle politique américaine, qui pourrait fragiliser la compétitivité des exportations malagasy, menacer des milliers d’emplois dans les zones franches industrielles et affecter la balance commerciale, favorable jusqu’ici à Madagascar. Pour rappel, en 2024, le pays a en effet exporté pour environ 600 millions de dollars de biens vers les Etats-Unis, contre seulement 53 millions de dollars d’importations. Face à l’urgence, des mesures concrètes ont été engagées. Outre les échanges bilatéraux, des discussions techniques sont en cours pour mieux comprendre les motivations de la décision américaine, tout en envisageant des ajustements nationaux. Le Gouvernement s’est aussi tourné vers d’autres pays africains concernés afin d’œuvrer à une coordination régionale et à l’adoption d’une position commune vis-à-vis de Washington.

Inquiétudes

Dans ce contexte, les acteurs économiques malagasy expriment leurs inquiétudes. Un exportateur textile basé en périphérie de la Capitale redoute les répercussions de la mesure. « La rencontre entre le secteur privé malagasy, les représentants de l’Etat et l’ambassade des Etats-Unis a été un moment fort, indispensable face aux enjeux liés au nouveau régime douanier américain. Elle a permis d’ouvrir un dialogue clair et responsable, mais désormais, l’heure est à l’action » s’enthousiasme Fanja Razakaboana, présidente du groupement des femmes entrepreneures. Cette dernière qui rajoute : « En tant que membre active du secteur privé, je souligne que nos attentes sont précises : réduction maximale des tarifs imposés, accompagnement économique et social pour atténuer les impacts, mise en place d’une stratégie de riposte commerciale, et transparence totale des démarches engagées. Il est urgent de mettre en place un comité de suivi conjoint entre les autorités, le secteur privé et les partenaires américains pour coordonner efficacement les efforts et prendre des décisions concrètes. Car au-delà des discussions, il en va de la survie de nos entreprises, de la protection de milliers d’emplois et de la préservation de notre compétitivité à l’international ». De ce fait, des stratégies à court, moyen et long terme sont actuellement en cours d’élaboration, comprenant notamment l’accompagnement du secteur privé, le développement de chaînes de valeur locales à haute valeur ajoutée et la promotion de Madagascar comme plateforme industrielle continentale.

 

 

 

 

 

 

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Editorial

  • A quoi bon !
    Des nouveaux membres de la Haute Cour de justice (HCJ) ont prêté serment. Du coup, des observateurs s’interrogent sinon s’exclament « à quoi bon ! » Une remarque quelque peu désobligeante à l’égard d’une prestigieuse et haute institution judiciaire, soit. Mais, la réalité est là. Et elle s’entête. Les précédents membres de la HCJ ont terminé leur mandat respectif sans avoir pu faire valoir leur compétence dictée par la loi et ce à cause d’un blocage à l’Assemblée nationale de la mandature précédente. Rappelons que le manquement à la mise en place de la Haute Cour de justice avait valu à Hery Rajaonarimampianina, Président de la République, au moment des faits, des mesures disciplinaires de la part de la Haute Cour constitutionnelle du fait que le Président Rajaonarimampianina n’a pas respecté le délai de douze mois prescrit par l’article 167 de la Constitution pour la mise en place de la…

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