Publié dans Economie

Tourisme - Entre projets ambitieux et infrastructures à améliorer

Publié le mercredi, 14 mai 2025
Parc nationale Andringitra Parc nationale Andringitra Crédit photo : fournie

Avec 308 275 visiteurs en 2024, Madagascar affiche de grandes ambitions pour l’année 2025. Le pays vise entre 450 000 et 500 000 touristes, grâce à l’augmentation des vols internationaux et au retour des tour-opérateurs. Le tourisme joue un rôle important dans l’économie malagasy. En 2025, il pourrait représenter 14,9 % du PIB, tout en créant de nombreux emplois, surtout dans les régions reculées selon le ministère de l’Économie et des Finances. Mais sur le terrain, plusieurs difficultés freinent cette relance. Christina RT, co-fondatrice du tour-opérateur 261 EXP, explique que l’irrégularité des vols complique l’organisation des circuits. De plus, beaucoup de prestataires proposent encore des formules anciennes, sans tenir compte des nouvelles habitudes des voyageurs. Les touristes réservent souvent à la dernière minute, mais nos offres ne sont pas adaptées, affirme-t-elle. Selon elle, il faut changer les pratiques commerciales pour rester compétitif.

Modernisation

Autre problème : les infrastructures. Les routes sont souvent en mauvais état, surtout pendant la saison des pluies. Cela génère des coûts élevés pour les opérateurs, qui doivent réparer régulièrement leurs véhicules. Les vols intérieurs sont chers et pas toujours fiables. Tout cela limite les possibilités de circuits et diminue la satisfaction des touristes. Toutefois, des projets d'infrastructures sont en cours, notamment l'autoroute Antananarivo-Toamasina, qui devrait améliorer l’accessibilité entre la capitale et les zones touristiques. Christina RT souligne aussi que les guides et chauffeurs sont essentiels pour offrir une bonne expérience aux voyageurs. Pourtant, leur travail est peu reconnu, que ce soit par certains tour-opérateurs ou par les hôtels. Ce sont eux qui règlent les problèmes sur le terrain et qui représentent souvent le pays aux yeux des visiteurs, dit-elle. En outre, Les établissements hôteliers continuent, pour la plupart, à imposer des conditions de vente figées, héritées d’il y a plus de vingt ans.

Ces pratiques rigides ne tiennent pas compte de l’évolution du marché touristique international. Les délais de réservation imposés aux groupes, souvent fixés à J-60, ne correspondent plus aux comportements actuels des voyageurs. Les opérateurs se retrouvent coincés entre les exigences obsolètes des hôtels et les attentes de flexibilité des touristes.

Cette inertie commerciale crée un décalage croissant entre l’offre locale et la demande mondiale. Elle freine les initiatives d’innovation des tours-opérateurs qui souhaitent s’adapter rapidement aux tendances du marché. Dans certains cas, les conditions restrictives dissuadent même les professionnels internationaux de proposer la destination Madagascar. A part cela, les sites touristiques sont parfois mal gérés : prix élevés, privatisations, manque d’entretien. Cela menace leur préservation. Par ailleurs, la qualité des hébergements varie beaucoup, surtout en dehors des grandes villes. Malgré ces défis, le tourisme reste une chance pour Madagascar. Il peut attirer des devises, créer de l’emploi et faire vivre les artisans, les restaurateurs, les transporteurs et bien d’autres acteurs locaux. « Pour réussir, le pays doit améliorer ses services, valoriser ses sites et moderniser ses offres », a-t-elle conclue.

Carinah Mamilalaina

 

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Editorial

  • Lueur d’espoir !
    Tout n’est pas noir. Une source de lumière apparait à l’horizon. Et l’espoir est permis. En dépit des galères éternelles que la misère nous impose, que l’insécurité nous étreint et que la JIRAMA nous empoisonne tous les jours, une lueur d’espoir nous embaume le cœur. Tous les efforts sont mis en branle mais la misère persiste et signe. Avec un revenu mensuel moyen de 40 euros ou 43 dollars par habitant, de sources autorisées de la Banque mondiale, Madagasikara reste parmi les cinq pays les plus pauvres de la planète. A titre d’illustration, Rwanda 76 dollars, France 3482 euros. Comparaison n’est pas raison mais les chiffres sont là. Ils évoquent certaines situations comparatives indéniables. Les insuffisances chroniques alimentaires surtout dans le grand Sud trahissent malgré les tentatives de certains responsables de relativiser le cas.

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