Pour une fois, « ce n’est pas nous qui allons chercher l’expertise, c’est elle qui vient à nous », se réjouit un cadre du ministère. Des experts des douze pays membres d’AFRITAC Sud, de l’Angola au Zimbabwe, se retrouveront à Antananarivo pour évoquer fiscalité, régulation bancaire, gestion de la dette, statistiques, fintech ou encore supervision du marché des changes. Des thématiques souvent jugées “techniques”, mais qui sont en fait les leviers invisibles des politiques publiques. « Si l’on veut que l’économie nationale respire un jour mieux, il faut déjà apprendre à mieux compter, mieux réguler, mieux négocier », rappelle un membre du cercle de réflexion des économistes.
Combinaison gagnante
Ce rendez-vous est ainsi porteur d’un certain optimisme. D’une part, la co-localisation de l’AFS et de l’ATI permet une synergie entre assistance technique et formation, une combinaison gagnante pour les administrations africaines qui peinent parfois à transformer les conseils en résultats. D’autre part, la forte implication des pays membres dans le pilotage de ces centres, via les comités de suivi, renforce la responsabilisation régionale. Une avancée saluée par un jeune cadre financier d’un établissement bancaire de la Capitale : « J’ai suivi une formation avec l’ATI à Maurice, très concrète. Ce sont des outils qu’on applique ici, au quotidien. » Mais la présence du FMI sur le sol malagasy ne fait pas que des heureux. Certains y voient encore l’ombre d’une tutelle occidentale sur des politiques africaines. Pourtant, les programmes sont aujourd’hui conçus à partir des demandes spécifiques des Etats. Ce n’est plus une logique de recettes toutes faites. Reste que pour que l’impact soit durable, il faudra que ces sessions d’assistance se traduisent sur le terrain, dans les pratiques budgétaires, fiscales ou monétaires.