Le projet d’autoroute reliant Antananarivo à Toamasina vient de recevoir un nouveau souffle avec le soutien de la Banque arabe pour le développement économique en Afrique (BADEA). L’institution a confirmé un financement de 80 millions de dollars, accompagné d’une subvention destinée aux frais administratifs. Cette annonce intervient alors que son président effectue sa première visite officielle sur la Grande île. L’enjeu est colossal : cette route de 260 kilomètres devrait réduire de 110 km le trajet actuel et diviser par quatre le temps de parcours, ramené à environ deux heures et demie contre près d’une dizaine d’heures aujourd’hui. « C’est une révolution pour les transporteurs, mais aussi pour les familles qui veulent voyager plus vite et en sécurité », commente un chauffeur routier rencontré dans la Capitale. Pourtant, avec un coût global estimé à près de 924 millions de dollars, le financement de la BADEA ne couvre qu’une petite part de l’investissement. Reste à savoir si les autres bailleurs suivront le pas pour que ce rêve d’autoroute ne reste pas coincé sur la ligne de départ.
Vital
Mais au-delà de ce chantier phare, la BADEA élargit son action sur d’autres infrastructures stratégiques du pays. Réhabilitation de routes nationales, construction du pont de Mangoky, réalisation des échangeurs d’Anosizato et d’Andohatapenaka : autant de projets qui traduisent une volonté de renforcer les axes vitaux du réseau routier malgache. Sur le terrain, les avis se croisent. Un habitant de Brickaville confie : « On espère que les bénéfices arriveront aussi jusqu’aux petits commerçants et pas seulement aux grands transporteurs ». Des organisations de la société civile, elles, mettent en garde contre les impacts environnementaux et la gestion des indemnisations. Malgré ces zones d’ombre, l’optimisme reste de mise : les travaux de la première phase affichent déjà un taux d’avancement encourageant et le lancement de la seconde est attendu dans les prochains mois. Pour beaucoup, cette autoroute n’est pas seulement une route, mais un symbole d’ouverture vers un avenir économique plus dynamique.