Publié dans Economie

Expiration de l’AGOA - Les exportateurs malagasy face à l’incertitude     

Publié le mercredi, 01 octobre 2025

Depuis le 30 septembre, l’Accord de croissance et d’opportunités pour l’Afrique, connu sous le nom d’AGOA, a pris officiellement fin sans qu’aucun texte de prolongement n’ait été adopté par le Congrès américain. Madagascar, tout comme une quarantaine de pays africains qui bénéficiaient de ces préférences commerciales, doit donc composer avec le retour aux droits de douane standards pour ses exportations vers les Etats-Unis.

En pratique, cela signifie que des produits autrefois exonérés subissent désormais des taxes qui varient selon la nature des articles. Pour les textiles, secteur clé de l’économie malagasy, les hausses sont particulièrement lourdes : un tissu en polyester tissé, par exemple, supporte près de 29,9 % de droits cumulés, contre moins de 15 % auparavant. Les robes en coton et les tissus 100 % coton subissent également des augmentations comparables, fragilisant fortement la compétitivité des entreprises locales. Selon un exportateur de la zone franche textile, « cette hausse est brutale et remet en cause des contrats en cours, car nos prix deviennent moins attractifs face à d’autres pays producteurs ». En attendant, des discussions sont en cours aux Etats-Unis pour un éventuel renouvellement de l’AGOA, qui pourrait s’appliquer de manière rétroactive, mais aucun calendrier précis n’a été fixé.

Situation délicate 

L’impact économique de cette expiration se fait déjà sentir dans les perspectives des industriels malagasy. D’après la Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement (CNUCED), le taux moyen des droits de douane appliqués aux produits malagasy pourrait grimper jusqu’à 23 %, soit le double de celui pratiqué sous le régime AGOA. Cette nouvelle donne ne touche pas uniquement Madagascar : le Kenya, par exemple, verrait ses tarifs presque tripler. Toutefois, pour un pays dont le textile représente une part considérable des recettes d’exportation, la situation malagasy apparaît encore plus délicate. Les analystes rappellent que la perte d’accès préférentiel au marché américain arrive dans un contexte de concurrence accrue sur les autres marchés mondiaux, notamment en Asie. Pour certains économistes, l’AGOA avait joué un rôle déterminant en facilitant l’intégration des pays africains dans les chaînes de valeur globales. « Sans ce dispositif, il faut s’attendre à une contraction des volumes exportés et à une pression sur l’emploi », avertit un consultant basé à Antananarivo. Face à ces incertitudes, la CNUCED encourage les Etats africains à accélérer la mise en œuvre de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAF), une alternative qui pourrait renforcer les échanges intra-africains, même si sa concrétisation nécessitera plusieurs années.

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Editorial

  • Que d’un raccourci !
    On n’en finit … jamais d’épiloguer sur la galère que la Société nationale d’eau et électricité fait subir aux pauvres et impuissants abonnés. Il n’y a pas un jour ou une nuit sans que la JIRAMA fasse la sienne. D’après les constats quotidiens de tous, les délestages et les coupures se durcissent au fil du temps. Sur le Réseau interconnecté d’Antananarivo (RIA), c’est le gala ininterrompu des coupes et des arrêts des machines et appareils ménagers. Ampoules, frigos et autres machines délicates risquent fort d’être endommagées. Au beau milieu du souper, en pleine concentration d’une séance de film, en plein travail dans les ateliers de soudure, en pleine coupe de cheveux ou brushing dans les salons de coiffure, en pleine concentration d’un travail de connexion dans un cybercafé, etc. les coupures intempestives du courant gâchent tout ! La vie quotidienne, de jour comme de nuit, des usagers de la JIRAMA…

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