Publié dans Economie

JIRAMA - Les syndicalistes continuent de revendiquer la démission du DG

Publié le jeudi, 16 octobre 2025
La JIRAMA a fonctionné à perte depuis des années La JIRAMA a fonctionné à perte depuis des années Crédit photo : Fournie

Depuis plusieurs semaines, la grève des employés de la JIRAMA se poursuit, les syndicats refusant de reprendre le travail tant que leurs revendications ne sont pas satisfaites. Leurs demandes principales incluent le limogeage du directeur général actuel, Ron Weiss, qu’ils tiennent pour responsable de la crise, ainsi que la dissolution du conseil d’administration. Ils réclament aussi la révision du statut juridique de la JIRAMA, qu’ils suspectent d’ouvrir la voie à une vente indirecte de la société, et exigent que l’entreprise redevienne pleinement maître de sa production énergétique, sans ingérence étrangère ni recours abusif à des prestataires externes. Selon un agent approché dans les coulisses de la direction, « la JIRAMA a fonctionné à perte depuis des années à cause de ce mauvais choix », dénonçant le recours continu à des groupes électrogènes coûteux, qui accroissent l’endettement de l’Etat. D’autres salariés soulignent que la navigation dans l’incertitude financière pousse la compagnie à délester chaque heure, privant les usagers d’électricité, une stratégie jugée insoutenable. De l’autre côté, la direction de la JIRAMA affirme qu’« aucune cession de capital n’est envisagée », insistant sur le fait que la compagnie restera détenue à 100 % par l’Etat, tout en promettant des réformes internes pour renforcer la participation des travailleurs dans la reconstruction de l’entreprise.

 

Baisse de productivité 

 

Sur le plan économique, les conséquences du conflit sont déjà palpables dans divers secteurs. D’abord, la baisse de productivité dans l’industrie et les petites entreprises est manifeste. « Pour les ateliers de soudure, les petits salons de coiffure, chaque heure sans électricité est une catastrophe économique », note un commerçant d’Antananarivo. Les délestages non programmés perturbent aussi les commerces, les stocks alimentaires, surtout dans les zones urbaines, et freinent les activités de service, puisqu’aucune machine ni réfrigérateur ne peut fonctionner normalement. En outre, la crédibilité du climat d’investissement est mise à mal, les investisseurs, nationaux ou étrangers, voyant dans cette crise un signal de fragilité institutionnelle dans un secteur vital. Selon un rapport du FMI, la situation actuelle nuit directement à la productivité des entreprises, renforçant l’urgence d’un plan de redressement pour la JIRAMA. A plus long terme, cette grève creuse le déficit de l’Etat s’il faut financer des mesures d’urgence ou des subventions pour maintenir le service, ce qui pourrait accentuer l’inflation en cours, déjà ressentie par les ménages dont le pouvoir d’achat est miné. Le secteur touristique lui-même, déjà fragilisé par d’autres difficultés nationales, pourrait souffrir si les coupures d’électricité persistent ou s’amplifient. Finalement, dans ce contexte, la suspension temporaire du mouvement annoncée à la suite d’un dialogue le 9 juillet selon les syndicats ne garantit pas la fin des tensions, et l’équilibre économique du pays pourrait bien dépendre de la capacité des pouvoirs publics et de la JIRAMA à trouver un compromis crédible et durable.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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Editorial

  • Secteur en panne !
    En mauvaise posture, le secteur éducatif malagasy va de mal en pis. Tel un navire en panne, en Haute mer, le moteur bloqué, l’équipage perd le contrôle. Le bâtiment tangue de gauche à droite. A la dérive, il risque le naufrage. A l’époque coloniale, l’instruction publique représentait l’un des principaux points d’achoppement du pouvoir en place. A l’aube de l’occupation, le Général Gallieni, premier gouverneur général de Madagasikara, se heurtait à une difficulté majeure : déterminer quel type d’instruction ou quel modèle d’enseignement, devrait être appliqué dans la colonie (Madagasikara) ? Un enseignement élitiste, de haut niveau, ou un enseignement élémentaire, rudimentaire ? Et encore « quelle langue d’enseignement adoptée ? » Deux grandes orientations ont été primées par le Général gouverneur : dispenser un enseignement pour un cursus éducatif de haut niveau pour les enfants des colons. D’où la création des lycées à Antananarivo, le lycée Gallieni (1908) et…

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