Au total, 195 employés sont concernés, et la mesure durera 90 jours selon la déclaration remise à la Direction régionale du travail. Sur place, l’inquiétude est palpable. « Je ne sais vraiment pas comment je vais tenir trois mois sans salaire complet », explique un ouvrier, visiblement nerveux. Pour de nombreuses familles, cette période signifie une forte insécurité financière, d’autant plus que les charges quotidiennes ne diminuent pas. De leur côté, les responsables au sein de l’entreprise affirment vouloir préserver les postes et espèrent la signature de nouveaux contrats, mais ils reconnaissent que la situation reste instable et que le marché est devenu plus compétitif qu’avant.
Dépendance internationale
Cette affaire illustre les difficultés structurelles auxquelles font face les industries textiles de la zone franche, fortement dépendantes de dispositifs commerciaux au niveau international. La fin de l’accès préférentiel au marché américain réduit la compétitivité de nombreuses entreprises locales, les exposant ainsi à des coûts plus élevés au moment de négocier leurs contrats d’exportation. Des acteurs œuvrant dans ce secteur évoquent même la possibilité d’une baisse progressive des investissements si la situation venait à durer. « Nous faisons de notre mieux pour maintenir l’activité. Mais sans certaines facilités, l’équation devient presque impossible », affirme un cadre supérieur dans la filière textile. Certains experts soulignent que la diversification des marchés serait une solution durable, mais qu’elle nécessite du temps, des moyens et
une adaptation profonde des chaînes de production.
Pendant ce temps, les travailleurs restent dans l’incertitude totale, redoutant que ce chômage technique se transforme en licenciements définitifs. Une employée témoigne :
« On espère juste que nos activités vont repartir, parce qu’on ne peut pas vivre longtemps dans cette situation ». Cette crise montre combien les équilibres économiques restent fragiles et combien une décision internationale peut impacter directement le quotidien de plusieurs centaines de familles, parfois sans qu’elles puissent y faire grand-chose.








