Publié dans Economie

Non-renouvellement de l’AGOA - Les premiers impacts se font ressentir

Publié le lundi, 17 novembre 2025

Hier matin, une scène inhabituelle s’est déroulée devant le portail d’une entreprise située à Tanjombato, où plusieurs centaines d’employés se sont rassemblés après l’annonce officielle d’un chômage technique. La société Marine et Moi, opérant en zone franche, a indiqué que la suspension temporaire de ses activités est due à la rupture des contrats avec plusieurs clients locaux, notamment M&M et MKLEN. A cela s’ajoute l’incapacité de garantir les prochaines commandes en raison du non-renouvellement de la Loi sur la croissance et les possibilités en Afrique  (AGOA), un dispositif qui permettait jusque-là un accès préférentiel aux marchés américains.

 

Au total, 195 employés sont concernés, et la mesure durera 90 jours selon la déclaration remise à la Direction régionale du travail. Sur place, l’inquiétude est palpable. « Je ne sais vraiment pas comment je vais tenir trois mois sans salaire complet », explique un ouvrier, visiblement nerveux. Pour de nombreuses familles, cette période signifie une forte insécurité financière, d’autant plus que les charges quotidiennes ne diminuent pas. De leur côté, les responsables au sein de l’entreprise affirment vouloir préserver les postes et espèrent la signature de nouveaux contrats, mais ils reconnaissent que la situation reste instable et que le marché est devenu plus compétitif qu’avant.

Dépendance internationale

Cette affaire illustre les difficultés structurelles auxquelles font face les industries textiles de la zone franche, fortement dépendantes de dispositifs commerciaux au niveau international. La fin de l’accès préférentiel au marché américain réduit la compétitivité de nombreuses entreprises locales, les exposant ainsi à des coûts plus élevés au moment de négocier leurs contrats d’exportation. Des acteurs œuvrant dans ce secteur évoquent même la possibilité d’une baisse progressive des investissements si la situation venait à durer. « Nous faisons de notre mieux pour maintenir l’activité. Mais sans certaines facilités, l’équation devient presque impossible », affirme un cadre supérieur dans la filière textile. Certains experts soulignent que la diversification des marchés serait une solution durable, mais qu’elle nécessite du temps, des moyens et

une adaptation profonde des chaînes de production.

Pendant ce temps, les travailleurs restent dans l’incertitude totale, redoutant que ce chômage technique se transforme en licenciements définitifs. Une employée témoigne :

« On espère juste que nos activités vont repartir, parce qu’on ne peut pas vivre longtemps dans cette situation ». Cette crise montre combien les équilibres économiques restent fragiles et combien une décision internationale peut impacter directement le quotidien de plusieurs centaines de familles, parfois sans qu’elles puissent y faire grand-chose.

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Editorial

  • Opération délicate
    Le faux et l’usage de faux envahissent l’Administration, grand « A » s’il vous plaît, à savoir le domaine général qui englobe tous les secteurs d’activités de l’Etat ou de la République. Faux et usages de faux, du jargon populaire « fosika », faux diplômes ou certificats de fin d’étude gangrènent presque tous les Corps de métier de l’Administration entre autres les départements clés comme l’Enseignement supérieur, l’Education nationale, la Justice, la Régie financière, les Forces de défense et de la sécurité (FDS), etc. Les concours d’entrée dans l’administration publique sont infestés de faux dossiers. Des diplômes de Baccalauréat, de Licence, de Master I ou II se trouvent les plus menacés. Il y a eu même certains de faux diplômes de Doctorat !

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