Depuis le 5 décembre 2025, la pompe à carburant affiche de nouveaux prix à Madagascar, reflétant l'application du mécanisme d'ajustement automatique mensuel géré par l'Office malgache des hydrocarbures (OMH). Cette révision à la hausse, anticipée par l'organe de régulation, s'inscrit dans une logique de répercussion des coûts mondiaux sur le marché intérieur. Concrètement, le Super carburant (SP 95) et le gasoil enregistrent chacun une augmentation de 110 ariary par litre. Le SP 95 s'établit désormais à 5.170 Ar/l (contre 5.060 Ar/l précédemment), tandis que le gasoil passe à 4.660 Ar/l (contre 4.550 Ar/l auparavant). Le pétrole lampant subit également une hausse de 90 ariary, atteignant 3.490 Ar/l.
L'OMH a précisé que cette augmentation reste en deçà du plafond d'ajustement fixé à +200 ariary, assurant une certaine stabilité pour les usagers malgré la pression extérieure. Ces ajustements de prix sont le résultat direct de deux principaux paramètres économiques avec l'évolution du cours mondial des produits pétroliers sur le marché international et la constante fluctuation du taux de change entre l'ariary et le dollar américain. Le maintien de ce système garantit la transparence des prix, mais expose directement l'économie nationale aux réalités internationales.
Inquiétude
Cette augmentation, même modérée, ravive les inquiétudes quant à son effet domino sur la chaîne économique. Le carburant étant un intrant essentiel dans le transport et la production, toute hausse se traduit inévitablement par une pression accrue sur les prix des biens de première nécessité et des services. « Nous sommes contraints d'ajuster nos tarifs de transport dès que le prix du gasoil bouge, même pour une petite marge. C'est le seul moyen de préserver notre marge opérationnelle et d'éviter des pertes, surtout avec l’ariary qui ne cesse de déprécier face au dollar », explique un membre de l’association des taximen de la capitale.
Cette dépendance au marché des devises met en lumière la vulnérabilité du pouvoir d'achat des ménages malagasy face à l'inflation importée. Sahondra, une commerçante, partage son désarroi : « Chaque fois que le prix de l'essence augmente, celui des légumes que j'achète au marché monte aussi. Ce sont toujours les petits commerçants et les familles modestes qui en payent le prix fort. La vie devient de plus en plus chère ! ». Afin de garantir une croissance durable et protéger les ménages les plus vulnérables, les autorités devront trouver des solutions structurelles pour amortir l'impact de ces fluctuations inévitables.








