A Mahamasina, hier matin, le forum national sur l’artisanat a débuté dans une ambiance mêlant espoir et réalisme. Plusieurs responsables publics accompagnés de représentants du monde privé se sont réunis pour examiner les perspectives d’un secteur longtemps négligé. La ministre chargée de l’Artisanat, Lucie Vololoniaina, a insisté sur l’importance de ce rassemblement comme moment charnière pour l’économie nationale. Elle a déclaré que “C’est une étape nécessaire pour résoudre durablement les défis du secteur de l’artisanat, et pour en faire un moteur concret de notre économie nationale”. L’événement, qui doit durer deux jours, vise à poser les bases d’une organisation structurée capable de soutenir les milliers de familles qui vivent de l’artisanat. Certains artisans ont confié qu’ils redoutaient l’instabilité des approvisionnements et l’accès difficile aux matières premières, mais qu’ils espéraient que ce forum offrirait enfin plus de visibilité et de débouchés. Par ailleurs, des députés, des responsables d’administration et des acteurs économiques ont assisté à l’ouverture, témoignant de leur volonté d’accompagner cette dynamique. Pour beaucoup, ce forum ne représente plus seulement une reconnaissance culturelle de l’artisanat traditionnel mais le début d’une ambition économique sérieuse pour tout un pays.
Meilleur encadrement
Le secteur de l’artisanat constitue déjà un pilier non négligeable de l’économie nationale, offrant des emplois dans les zones urbaines comme rurales. Avec une diversité de métiers dont la sculpture, la vannerie, la broderie, le tissage, le travail du bois ou du cuir, les produits artisanaux pourraient trouver des marchés locaux, régionaux et même internationaux si les reformes sont bien menées. Parmi les pistes évoquées : un meilleur encadrement, un accès plus facile à des financements et aux matières premières, un appui à la formation technique et un soutien institutionnel pour structurer les unités de production. Plusieurs économistes interrogés estiment qu’avec un cadre adapté, l’artisanat pourrait devenir un véritable levier de croissance. Le secteur privé est aussi encouragé à investir, favoriser l’exportation et valoriser l’image des produits malagasy. Certains artisans rêvent déjà d’exposer leurs œuvres sur des marchés internationaux ou dans des boutiques touristiques. Si les engagements sont suivis d’actes concrets, Madagascar pourrait voir naître un moteur solide d’emploi et de développement. Il faudra néanmoins surmonter des obstacles persistants comme l’informalité, l’absence de circuits fiables de commercialisation et la concurrence des produits importés à bas coût. A la fin du forum, les participants ont promis de revenir avec des propositions détaillées pour renforcer la filière, dans l’espoir d’un avenir plus stable et prospère pour l’artisanat national.








