« Pour ce projet, nous avons prévu quatre impacts essentiels. Le premier, bien évidemment, sera de diminuer les bouchons sur cette zone de la ville. Selon nos estimations, 60 millions d'heures pourront notamment être économisées grâce à cette infrastructure. Les usagers pourront ainsi réattribuer ces heures supplémentaires dans d'autres activités plus rentables. En second point, il y aura une réduction de plus d'un million et demi d'euros du coût d'exploitation des véhicules. Le niveau de sécurité des usagers et des riverains sera également renforcé. Le dernier point mais aussi le plus important reste l'impact environnemental. En effet, qui dit moins de trafics dit moins de pollution », soutient Laurence Doumenc, chargée d'opérations principales pour l'Afrique australe et orientale de la Banque européenne d'investissement (BEI), lors de la descente des autorités et des bailleurs de fonds sur les lieux, hier, pour constater de visu l'avancement des travaux. Une visite après un an, jour pour jour, du début des travaux.
20 %
Après douze mois de travaux, 20 % des travaux sont donc déjà achevés. « Actuellement, nous sommes encore dans la première phase du projet, c'est-à-dire la phase de terrassement et de mise en œuvre. Le remblayage prend beaucoup de temps. Mais comme ce sera une voie rapide avec beaucoup de trafics, des mesures supplémentaires sont de mise. De ce fait, nous allons encore rajouter deux à deux mètres et demi de remblais pour la seconde phase. Mais nous respectons le timing prévu », précise Jean Pascal Ramanamisata, directeur de l'Autorité routière de Madagascar (ARM). Effectivement, le chantier devra durer 32 mois. La nouvelle rocade sera alors opérationnelle en 2021. En tout cas, cette infrastructure routière se composera de deux voies multipliées par deux, avec deux ponts situés à Ampasimbe et Soamanandrariny.
Expropriation
Bien avant le début des travaux, un recensement des personnes impactées a été réalisé. Effectivement, la rocade traverse plusieurs mètres de rizières et des zones d'habitation. Ces terrains ont donc dû être expropriés. « Pour la construction de cette route, plus d'une centaine de maisons ont été démolies, et plus de 1 000 familles ont dû être relogées ailleurs. Mais nous avons veillé à ce que ces gens ne soient pas lésés, autant les propriétaires de maisons que les paysans. En plus de cela, nous avons aussi fourni des appuis aux agriculteurs pour qu'ils puissent exploiter d'autres activités génératrices de revenus comme l'élevage », explique Bertand Ficini, directeur adjoint de l'Alliance française pour le développement (AFD) pour Madagascar. Des projets communautaires seront ainsi mis en place dans les douze « fokontany » concernés par le projet.
Rova Randria