Publié dans Editorial

Quid des conseillers !

Publié le mercredi, 10 juin 2020

Norbert Lala Ratsirahonana, alors président de la Haute Cour constitutionnelle (HCC), terminait son discours lors de la cérémonie d’investiture du Professeur Zafy Albert en sa qualité de Président de la République le 27 mars 1993 à Mahamasina, en ces termes « Que vous ne vous soyez pas trompé  dans le choix de vos conseillers !» (Tsy ho diso mpanolontsaina anie ianao), « Que votre entourage ne vous leurriez point ! » (Tsy ho voafitaky ny manodidina anao anie ianao). Le feu Président Zafy n’avait pas pu terminer normalement son mandat de cinq ans. Il devait quitter avant terme son fauteuil présidentiel le 5 septembre 1996 pour des raisons que l’on savait déjà. Selon les avis des observateurs politiques avertis de l’époque, le Professeur a été très mal entouré, mal conseillé, ce qui devait précipiter sa chute.

 

Andrianampoinimerina (1787-1810), grand Roi de l’Imerina, devait à sa grandeur et à sa célébrité grâce à son entourage (les Olo-be) à la fois sage et brillant. « Ny Ombalahibemaso » savait détecter et choisir des hommes intègres et perspicaces du royaume maîtrisant les arcanes du pouvoir et la stratégie de guerre.

Ronald Reagan qui ne fut qu’un simple acteur de cinéma avait fait deux mandats à la Maison Blanche (1981-1989) grâce à son « Brain Trust », un Collège de brillants conseillers spéciaux qui l’entoura durant ces huit ans au pouvoir. Les exemples illustrant l’un ou l’autre cas font légion ici ou ailleurs.

Bref, un modeste dirigeant, en diplômes ou autres, mais bien entouré de brillants conseillers ferait beaucoup mieux pour le pays qu’en lieu et place d’un haut responsable bradé de « cartons » mais mal entouré en conseillers. L’idéal serait de dénicher un haut responsable « garni » de diplômes et doté d’un bon  sens apte à choisir de meilleurs proches collaborateurs.

A mi-mandat ou presque, le Président Rajoelina a dû renoncer au service de quatre membres du Gouvernement en cours de fonction pour des raisons de mauvaise gouvernance flagrante ou à la rigueur des maladresses inacceptables.

Le 30 octobre 2019, le Chef de l’Etat Rajoelina remercia en plein exercice de fonction le ministre de l’Energie, de l’Eau et des Hydrocarbures (MEEH) Vonjy Andriamanga. En cause, le ministre n’est pas parvenu à maîtriser les différents problèmes survenus presque au moment, à savoir la crise de carburant ayant créé la panique à Antananarivo. Ensuite, le retour des délestages provoquant des vagues de contestation et le problème en approvisionnement de l’eau en villes. Pour certains analystes, Andriamanga se trouvait en deçà des attentes d’autant plus qu’il n’avait pas su éventuellement se faire entourer des conseillers techniques compétents pour gérer ce géant ministère.

Un vent violent balaya tour à tour en l’espace de quelque temps les patrons sinon patronnes des deux super-ministères en charge de l’Education du pays (MESUPRES et MENETP). L’Enseignement supérieur change par trois fois de ministre et l’Education nationale par deux fois.

Bien dommage dans la mesure où ces deux départements gèrent des domaines délicats et stratégiques pour l’avenir de la Nation. Le cas du MENETP qui vient de subir le dernier balayage évoque entre autres, le quid des conseillers. Bradée de diplômes, la désormais ex-ministre aurait pu éviter de commettre de telles « bêtises » si elle avait été si bien entourée.

Ndrianaivo

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Editorial

  • Vouée à l’échec ?
    Le pays est en plein chantier d’élaboration d’une nouvelle Stratégie nationale pour la lutte contre la corruption (et l’impunité), la SNLCC. Celle qui est en vigueur arrivera à son terme à la fin de l’année en cours après dix ans de mise en œuvre dans la bataille contre cette « ennemie » apparemment imbattable. Mise en selle en 2014, la SNLCC actuelle finira sa course incessamment. Mi-figue, mi-raisin, le bilan de la décennie de la Stratégie nationale de lutte contre la corruption balance entre un échec et une réussite. Le Comité pour la sauvegarde de l’intégrité (CSI) se trouve dans l’embarras pour traduire la situation exacte. Sahondra Rabenarivo, la présidente du CSI, déplore plus d’une fois l’existence de certains facteurs de blocage dans le processus normal de la lutte contre la corruption. Il existe un dysfonctionnement perçu comme un frein au bon déroulement du système de lutte contre la corruption.

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