Publié dans Editorial

Mode opératoire révolutionnaire

Publié le lundi, 29 juin 2020

En lieu et place du Président de la République Rajoelina Andry, le Premier ministre, chef du Gouvernement Ntsay Christian annonça, dans la soirée du dimanche 28 juin, les nouvelles dispositions relatives aux consignes dans le cadre de l’état d’urgence sanitaire pour les quinze jours à venir. A la question « pourquoi ce changement ? », le PM répondit en évoquant, avec une certaine aisance, le motif de complémentarité sinon le tandem entre les fonctions dévouées au Chef de l’Etat avec celles du Premier ministre.  Deux fonctions appelées à œuvrer dans une symbiose parfaite d’actions et de responsabilités autrement dit vouées à collaborer étroitement.
Ntsay Christian tenait à essarter le terrain sur lequel les responsabilités de chacun (Etat et population)  se délimitent clairement dans le cadre de la bataille contre la pandémie du Covid-19. Le Conseil des ministres du samedi 27 juin  définit en noir sur blanc la part de contribution de tout le monde (gouvernants et administrés) dans la gestion de l’état d’urgence sanitaire qui vient de se prolonger de nouveau pour quinze jours.
L’Etat change de stratégie. On donne le choix aux personnes ayant contracté le Covid-19 sur le mode de traitement qui leur convient. En fait, les nouveaux contaminés peuvent, s’ils en ont les possibilités d’accueil chez soi, opter pour un confinement et traitements à domicile. On n’impose à personne au cas où les conditions le permettraient. Le Gouvernement priorise le libre consentement et la mise en avant de la responsabilité personnelle de chacun devant toute forme d’imposition ou de diktat. Devrait-on mettre en exergue le mode de traitement audacieux voire « révolutionnaire » appliqué dorénavant.
Encore dans la logique du nouveau mode opératoire choisi, le Gouvernement par la voix de son chef s’engage dans une option courageuse mettant en relief l’ « approche pédagogique »  pour cerner la propagation du coronavirus. On maintient le déconfinement élargi mais les responsables vont tabler sur la prise de conscience et de responsabilité de chacun à veiller sur sa propre santé. L’Etat écarte toute idée de réprimer ni d’imposer. Seulement, il appartient à chaque citoyen de faire valoir sa maturité à agir pour son bien d’abord et pour la santé de tous.
Evidemment, la méthode appliquée accorde en premier lieu au respect du choix de chacun. Un choix responsable, conscient de son devoir vis-à-vis à la fois de sa propre personne et de l’intérêt de tous. C’est une « éducation de masse » qui fait défaut dans ce pays depuis belle lurette. Tous les régimes qui se sont succédé durant les soixante ans passés choisirent la méthode forte ou du forcing pour faire passer le message au peuple. Un mode opératoire obsolète qui infantilise les gens ! Une « politique du bâton » et parfois même des « balles réelles » à tel point que le citoyen n’a pas l’habitude de faire appel à sa conscience et à son sens de responsabilité. Il exécute l’ordre tout simplement pour  plaire au grand chef ou non pas pour son bien personnel.
Ce nouveau mode opératoire révolutionnaire notamment sur l’approche pédagogique requiert au niveau des dirigeants la maîtrise des techniques de l’éducation de masse exigeant une disponibilité dans le sens de la patience et en faveur de la ténacité.    



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Editorial

  • Sous-pression !
    Soixante jours ! Telle est la durée de la consigne (militaire) donnée au Gouvernement nouvellement installé par le Chef de l’Etat, le colonel Michaël Randrianirina, assurément avec le consentement des quatre officiers supérieurs avec rang de Président, Hauts conseillers de la République, le colonel Lucien Rabearimanana, le médecin – colonel Manantenasoa Marcellin Zafitasondry Manuelson, le colonel Solofoniaina Rampanarivo et le lieutenant - colonel Gervais Andriamiarisoa. Aujourd’hui, on entame les trente derniers jours. Dans l’Armée, « on obéit d’abord, on discute après ». Et Dieu seul le sait si on aura le temps de discuter après ! Sous la menace de l’épée de Damoclès, sur leur tête, les ministres risquent fort de travailler et d’agir sous pression. Pour un membre de Gouvernement nouvellement nommé, qu’est-ce qu’on peut réaliser en soixante jours ? La tradition républicaine universellement admise, du moins dans les pays ayant un solide ancrage de la démocratie, on se…

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