Publié dans Editorial

Salut public ?

Publié le vendredi, 31 juillet 2020

Le « Rodoben'ny mpanohitra ho an'ny demokrasia eto Madagasikara » (RMDM) divague, s'égare. Tel un piètre groupe de choristes, ils chantent faux. Et le drôle ou le comble dans tout cela, la bande à Tsarahame, une fois sur scène, ne se rend même pas compte que le public, après quelques morceaux seulement, en a assez de son numéro. Trop préoccupés par les soucis, toujours grandissants, causés par l'attaque de la pandémie de Covid-19, les « spectateurs », les concitoyens,  n'accordent aucun intérêt à leur cacophonie. Mais aussi ridicule soit-il, le « groupe » continue dans ses délires de fous comme si de rien n'était ! Dommage !

 

Madagasikara n'a jamais eu droit à de véritables forces de proposition. Le système contre-balance du pouvoir politique, selon le principe cher à la démocratie, n'existe pas. Les tenants du régime n'ont pas en face d'eux d'authentiques opposants. Il ne s'agit plutôt que des ex de ceci ou des anciens de cela « frustrés » de leurs propres échecs, surtout au scrutin et qui cherchent par tous les moyens à réintégrer le pouvoir. Sanctionnés par les verdicts des consultations populaires, les ténors du RMDM, les vrais-faux opposants, se démènent pour se recaser. Leur arme traditionnelle de prédilection étant la déstabilisation.

Faut-il le souligner que le problème est continental, notamment pour l'Afrique francophone. Depuis la vague de « Putsch des Colonels » des années 60-70, le continent noir est en proie constamment à des sautes d'humeur de certains gradés de la caserne ou à des règlements de compte entre hommes politiques qui digèrent mal leurs ratages. Au fond, il s'agit d'un héritage de la gestion bâclée du pouvoir colonial mené par la France. Elle cultivait et entretenait au sein de l'élite locale, tout au long de son règne en Afrique, le concept « diviser pour régner ». Après le supposé départ de ces indélicats « vazaha », l'héritage reste et prend même des dimensions inquiétantes voire avilissantes. Et le pays ne s'en remet plus ! Dans presque tous les pays d'anciennes colonies françaises, les conditions de vie de la population se dégradent à vue d'œil. Le Martiniquais Frantz Fanon a vu entièrement juste dans son livre « Les damnés de la terre », publié peu avant sa mort en 1961, à travers lequel il traite des sujets préoccupants, de l'heure, entre autres « l'aliénation des colonisés » (francophones) et la « lutte pour la libération nationale ». Un an après, l'agronome René Dumont enfonce le clou dans son livre « L'Afrique noire est mal partie » paru en 1962 où l'auteur déplore les conditions décourageantes des Africains (francophones) au départ même de la prétendue décolonisation. Tout porte à croire que la France ne peut pas se défiler de ses responsabilités dans ce « merdier » où l'Afrique (francophone) se fait piéger.

Après de vaines tentatives d'ébranler ou de secouer le socle de la stabilité du pouvoir, les assidus, encore plus, les radicalisés de Bel-Air recadrent leurs tirs et visent un Gouvernement de salut public. D'emblée, les observateurs avertis s'interrogent de quel « salut public » voudraient-ils entendre ? De quel « public » exactement voudrait-on sauver ? La stricte vérité fait part de la tentative du RMDM à « repêcher » ses pensionnaires naufragés en haute mer.

Ndrianaivo

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Editorial

  • La faucheuse
    Fossoyeuse ou faucheuse, qu’à cela ne tienne, elle abat allègrement ! La Compagnie nationale d’eau et d’électricité, Jiro sy Rano Malagasy (JIRAMA), tue et abat sans autre forme de procès. En fait, pour le compte du premier quart de siècle de l’An 2000, la JIRAMA fauche tout ce qui bouge sur son passage. Créée dans la foulée et la folie de l’arrivée au pouvoir en 1975 du jeune capitaine de Frégate Didier Ratsiraka, par les avalanches de nationalisations, la JIRAMA voit le jour le 17 octobre 1975. Elle résulte de la fusion de la Société Malagasy des Eaux et Electricité (SMEE) et la Société des Energies de Madagasikara (SEM). Son rôle se concentre sur la distribution des services essentiels dont l’eau et l’électricité à travers le pays. La vague d’étatisations depuis 1975 se manifeste par des initiales « ma » (malagasy) à toutes les nouvelles marques des entités commerciales et…

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