Publié dans Editorial

Fin en catastrophe

Publié le dimanche, 18 octobre 2020

Le mandat du Sénat tire à sa fin. Mise en place le 29 décembre 2015, la Chambre haute termine son parcours le 21 janvier 2021. Cette fin de mandature voit aussi une autre fin, la seconde mort, celle de la configuration actuelle qui n’aura plus cours à partir de février 2021. La naissance d’un nouveau Sénat profile à l’horizon. En effet, lors du Conseil des ministres du 22 mai 2019, le Président de la République a pris une ordonnance portant n° 2019-002, une loi organique relative à l’organisation générale du Sénat. Entre autres, la réduction du nombre des sénateurs de 63 à 18 dont 12 élus par les grands électeurs et 6 nommés par le Chef de l’Etat. Adoptée in extremis par les députés et ayant le feu vert de la HCC en septembre 2020, l’ordonnance entre vigueur. Le scrutin fixé pour le 11 décembre sonnera le glas au Sénat, formule ancienne. Le Sénat est mort, vive le Sénat ! Quoi qu’il en soit, la majorité en place plie bagage.
Bottés en touche, par deux fois, au moins, par la HCC, les futurs ex- locataires du Palais de verre se dirigent inéluctablement vers la sortie. D’ailleurs, l’incontournable raz-de-marée Orange qui se profile à l’horizon ne lui laisse aucune chance de résister. Le parti de Rivo Rakotovao, absent dans les deux Chambres parlementaires, est appelé à disparaitre de l’échiquier politique national. En fait, un parti sans élus est un parti mourant sinon il a déjà rendu l’âme !
On se dirige lentement et doucement vers la fin de l’épisode. Le rejet de la HCC de la dernière requête déposée par les sénateurs HVM et consorts, en guise de baroud d’honneur, signe l’arrêt de mort.  Les voies de recours étant épuisées, on doit se rendre à l’évidence que le chemin est bouché. Il fut un temps où le HVM, l’ancien parti au pouvoir, régna en maitre absolu dans le pays. Rivo Rakotovao, le président du parti, imposait sa loi dans tous les domaines. Au Sénat, il réussit à écarter sans le moindre effort ni un minimum de souci du perchoir le titulaire en la personne de Rakotomanana Honoré, un « olo-be » et émérite juriste national et cela juste pour accaparer le fauteuil. Rivo ne s’attendait guère à un éventuel et terrible retour de manivelle un jour. Au jour d’aujourd’hui, il se plie en quatre pour s’accrocher. Mais, ce sera en vain.
La piste d’atterrissage n’est plus loin. Toutefois, l’appareil semble dans l’impossibilité technique de pouvoir atterrir de façon normale. Le mécanisme pour déployer le train d’atterrissage ne répond pas. Alors que le carburant est à sec, le pilote ne pourra plus faire un tour, le temps d’essayer l’activation du train. Le risque de clash est fort à craindre. La menace de catastrophe pèse lourdement.
La métaphore parait frappante. Arrivés au terme de leur mandat, les sénateurs doivent impérativement « descendre ». Tout comme un aéronef, à proximité de l’aéroport, doit faire la descente pour atterrir. Seulement, l’ « atterrissage » risque d’être brutal. Le Sénat manque péniblement de crédits pour finir en beauté le mandat sinon pour « atterrir » en douceur. En fait, les fonds spéciaux d’usage, en pareille circonstance, font défaut. Le président du Sénat craint le clash, la catastrophe.
Ndrianaivo

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Editorial

  • Rêve brisé ! 
    Rajaonarimampianina Hery, l’ancien Chef d’Etat, risque de voir partir en fumée son rêve de devenir président de la Commission de l’Union africaine. Un poste prestigieux ayant rang de Chef de Gouvernement voire Chef d’Etat selon les circonstances et les cas de figure. Cette Commission est l’organe exécutif de l’Union africaine. Elle est chargée de la mise en œuvre de la politique générale de l’UA arrêtée au niveau de l’assemblée générale, l’instance suprême de l’Union africaine. Le président de la Commission dirige et coordonne les actions des commissaires de l’UA. Il est responsable devant l’assemblée générale présidée de façon tournante par le Chef d’Etat ou du Gouvernement d’un pays membre. La présidence de la Commission est assurée de façon tournante également mais au niveau de chaque sous-région. Le prochain mandat de président de Commission à partir du début de 2025 revient à l’Afrique de l’Est. Et Madagasikara figure en pole position…

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