Déjà depuis la Première République, la gangrène de la corruption prit quartier dans le Corps de l'Administration publique. Les dirigeants de l'époque, les premiers héritiers des anciens maîtres de la colonisation, ne ratèrent pas à toutes les occasions pour soutirer des espèces sonnantes. Grâce à la dynamique de l'Inspection générale de l'Etat, le phénomène de détournements des deniers publics a été relativement freiné. En ces moments, les Inspecteurs ou Contrôleurs d'Etat descendirent jusque dans les cantons pour inspecter la rigueur de la gestion des deniers publics jusqu'à 1 centime près.
Mais quand les nouveaux tenants du pouvoir de la Deuxième République s'étaient permis d'écarter les Agents d'inspection et de contrôle et aussi remplacer les Administrateurs civils dûment formés au profit des élus tels les présidents de Fivondronana, ce fut le commencement irréversible de la gabegie générale. Tout va de travers ! Le pays périclite. Le drame dans tout cela, les dirigeants des régimes d'après, de 1991 à 2018, hormis la Transition de 2009 à 2014, n'ont pas jugé utile de redresser correctement la Nation. La corruption atteint la dimension dépassant l'entendement humain. Les détournements des biens publics se font inviter royalement au cœur de l'Etat. La notion de scrupule et le souci au respect de l'éthique s'égarent dans les dédales de l'indifférence.
Le retour au pouvoir de Zandry Kely, en 2018, va sonner le glas à l'anarchie dans tous les domaines. Les institutions chargées de la traque de la corruption sous toutes ses formes telles le BIANCO et le PAC sont à pied d'œuvre. Apparemment, elles ne font aucun détail. Le rouleau compresseur est en marche. Le ministère des Finances et du Budget étale au grand jour les mauvaises pratiques dans la gestion des marchés publics et celle de personnel de l'Etat. Il existe trop de zones d'ombre dans le traitement des dossiers d'appel d'offres ainsi que l'octroi des marchés. Les organisations de la Société civile ont tiré, à plusieurs reprise, la sonnette d'alarme mais sans succès. Les recherches approfondies auprès des Services chargés de l'émission des bulletins de solde des agents de l'Etat ont permis de détecter des anomalies graves. Des anciens hauts responsables, partis à la retraite ou limogés de leurs postes, par exemple ancien ministre, continuent, bel et bien, de percevoir leurs mensualités. Mais, quel gâchis ! De ces déplorables faits, dignes des gangsters de grand chemin, l'Etat encaisse tous les ans des pertes inouïes de l'ordre de 11, 4 milliards d'Ar. Le phénomène existe depuis la nuit des temps sans que personne ne s'en rende compte. Il a fallu attendre l'avènement du régime Orange pour que les choses commencent à bouger.
Vive, le toilettage général !
Ndrianaivo