Publié dans Editorial

Quid de la légitimité !

Publié le dimanche, 08 novembre 2020

Le comportement, pour le moins perturbateur, de ceux qui prétendent descendre directement d’Andrianjaka, les Taranaky ny Andrianan’Imerina, fait débat. De quelle légitimité repose leur démarche. Et si la légitimité serait avérée, certains observateurs se demandent, ne sont-ils pas coupables d’abus ? Dans le code de la route, il existe une faute que l’on appelle « l’abus de priorité » C’est une faute comme une autre devant le code. L’abus de légitimité peut être interprété comme tel.

 

Ndriana Rabarihoela, président des Taranaky ny Andrianan’Imerina, s’oppose sur toute la ligne contre tous les actes entrepris par les autorités étatiques touchant de près ou de loin l’Anatirova. Il condamne catégoriquement toute initiative ayant comme objet le Palais de Manjakamiadana sans avoir pris la peine de les consulter au préalable. D’où la question « ont-ils la légitimité sinon le droit d’agir ainsi ? » Autrement dit « le Palais de Manjakamiadana resterait-il, en plein dans un régime républicain, un bien privé de tous ceux qui prétendent être des descendants des Rois et des Reines merina ? ».

Depuis la nuit des temps, la Grande île est morcelée en petits ou grands royaumes. Ni Andrianampoinimerina ni Laidama, son fils, dans les œuvres d’unification de pays, n’avaient aucune intention de réduire à néant ces royaumes. Le but recherché consistait à créer une Nation unie. Une unité dans la diversité où chaque région ou localité gardait leur Ampanjaka. Mais, il devait exister un pouvoir central dont le siège se trouvait à Antananarivo.

La loi d’annexion de Madagasikara du 6 août 1896, abolissant la royauté d’Antananarivo, n’entendait pas toucher les structures traditionnelles éparpillées à travers l’île. Les Ampanjaka continuaient d’exister en tant qu’autorité traditionnelle. Tandis qu’à Antananarivo, les familles royales et leurs descendants durent s’incliner totalement devant les nouveaux conquérants, les Vazaha. Le pouvoir colonial central gérait directement à sa guise le Palais de Manjakamiadana. Gallieni signa un décret transformant le Palais de la Reine en musée. Et il n’en jugeait même pas nécessaire à consulter les descendants des souverains.

En 1958-60, Madagasikara recouvre son indépendance et accède au statut de République. La royauté cède définitivement la place à un régime républicain et démocratique. Le Palais royal reste un monument historique national géré par le département de la Culture.

En 2018, Rajoelina Andry Nirina gagna, haut la main, l’élection à la magistrature suprême de l’Etat. Dès l’entame de son mandat, le Président fraichement investi s’engagea solennellement à Mahamasina qu’il va restaurer, les yeux braqués en haut, le Palais de Manjakamiadana.

Promesse due, chose faite. Le 6 novembre 2020, le Chef de l’Etat et son épouse, en présence d’un parterre de hautes personnalités civiles et militaires et les dignitaires traditionnels de toute l’île inaugurent le Palais d’Anatirova entièrement rénové et suivant scrupuleusement les normes imposées en la matière. Un cadeau à la Nation, en plus, le couronnement de dais de Ranavalona III a été remis à sa place. Qui aurait fait mieux ?

Et voilà, les Taranaka Andriana remettent tout en cause. En vertu de quel droit ou de quelle légitimité ? A moins qu’ils s’aventurent sur le terrain glissant de la politique, ils ne sont pas habilités à émettre des remarques désobligeantes du moment qu’on ne détruise ni défigure pas le « Rovan’i Madagasikara » qui cimentera l’unité nationale.

Ndrianaivo

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Editorial

  • La bonne semence
    La culture, une activité de base utile pour l’homme ! Comme il y a une mauvaise culture, nuisible pour les êtres humains, il existe une bonne culture nécessaire à la meilleure condition de la vie humaine. La culture peut s’agir aussi de l’entretien minutieux et continu de quelque chose, et ce, pour le bon rendement d’une production quelconque, pour une bonne qualité. Il peut y avoir une culture de maïs, de manioc, de riz, de vanille dont le métier est exercé par un cultivateur ou cultivatrice. On parle aussi de culture physique, l’entretien du corps humain, effectué par un culturiste, le « bodybuilding ». Un agriculteur est celui qui s’occupe en tant que métier, à plein temps, d’un ensemble d’activités culturales liées aux activités productives rurales.

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