Publié dans Editorial

Symbole fort

Publié le vendredi, 06 novembre 2020

Le Palais de la Reine renaît de ses cendres. Au propre comme au figuré, le régime Rajoelina Andry ressuscite d'entre les morts l'Anatirova qui revit de ses lustres d'antan. Le Président de la République de Madagasikara, Rajoelina Andry Nirina, procéda dans la journée d'hier vendredi 5 novembre à l'inauguration du Palais de Manjakamiadana et celui de Besakana à Anatirova entièrement réhabilités et rénovés. Vingt-cinq ans après, jour pour jour, de l'incendie grave qui l'avait totalement détruit, le Palais est reconstruit en totalité suivant scrupuleusement les protocoles et les normes d'avant le feu.

Et cerise sur le gâteau, le couronnement du dais, le symbole de la royauté, visible au moment de chaque apparition publique de la Reine Ranavalona III, retrouve sa place 123 ans après. Enlevé de force et emporté en France à titre de « butin de guerre » et exposé au musée des Armées à Paris, il rentre au pays. Le ministère malagasy de la Culture entamait des démarches auprès de son homologue français de la Défense afin de restituer cet « objet » de valeur morale et culturelle de haute importance à Madagasikara. Une lettre officielle dans ce sens signée au nom du Président malagasy  fut adressée à son homologue français. A l'issue d'un dialogue franc entre les deux parties, la France donne son accord à restituer à la République Malagasy le couronnement du dais de la Reine Ranavalona III.

Le Palais de Manjakamiadana, à Anatirova Antananarivo, ravagé complètement par le feu le 6 novembre 1995, dut attendre vingt-cinq longues années pour revivre sa lettre de noblesse.  Que des promesses ! Que des engagements ! Que de belles paroles sans! Au final, niet ! Les travaux n'ont jamais pu commencer. Et si, par hasard, c'était le cas, ils s'arrêtaient à peine démarrés. Le Maire Guy Willy Razanamasy, le premier magistrat de la Ville des Mille, au moment des faits, avait beau lancer un appel pour une levée de fonds mais on ne savait pas exactement l'aboutissement de la démarche. D'autres initiatives allaient avoir lieu, seulement il semblait que tout se termine en queue de poisson. Sur le plan national, la Haute Autorité de l'Etat (HAT) ne paraissait pas trop enthousiaste à entreprendre des actions afin de réhabiliter le Palais. D'ailleurs, tous les régimes qui se sont succédé n'ont pas daigné mettre en œuvre des programmes pour redresser ce symbole fort de la souveraineté nationale. Il fallait attendre l'avènement au pouvoir d'un jeune visionnaire et courageux pour que l'Anatirova renaisse de nouveau. En fait, c'est une « nouvelle naissance » effective, selon les termes de Lalatiana Andriantongarivo, ministre de la Communication et de la Culture (MCC), l'artisan par excellence du retour « An-tanindrazana » de ce précieux objet, le couronnement du dais, l'une des pièces maîtresses de la dignité royale. Rajoelina Andry, foncièrement jaloux de la dignité et de la souveraineté de son pays, ne transige quand il s'agit de redonner à la Nation la valeur de son identité.

En cette journée mémorable du 6 novembre 2020, inscrite en lettre d'or dans l'Histoire de Madagasikara, le Palais royal de Manjakamiadana fait peau neuve et le couronnement du dais de Ranavalona III remis à sa place, symbole fort de souveraineté nationale, le pays peut se tenir fièrement debout, la tête haute.

La Rédaction

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Editorial

  • Secteur en panne !
    En mauvaise posture, le secteur éducatif malagasy va de mal en pis. Tel un navire en panne, en Haute mer, le moteur bloqué, l’équipage perd le contrôle. Le bâtiment tangue de gauche à droite. A la dérive, il risque le naufrage. A l’époque coloniale, l’instruction publique représentait l’un des principaux points d’achoppement du pouvoir en place. A l’aube de l’occupation, le Général Gallieni, premier gouverneur général de Madagasikara, se heurtait à une difficulté majeure : déterminer quel type d’instruction ou quel modèle d’enseignement, devrait être appliqué dans la colonie (Madagasikara) ? Un enseignement élitiste, de haut niveau, ou un enseignement élémentaire, rudimentaire ? Et encore « quelle langue d’enseignement adoptée ? » Deux grandes orientations ont été primées par le Général gouverneur : dispenser un enseignement pour un cursus éducatif de haut niveau pour les enfants des colons. D’où la création des lycées à Antananarivo, le lycée Gallieni (1908) et…

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