Publié dans Editorial

Faux et usage de faux

Publié le mercredi, 18 novembre 2020

Le microcosme politique évoluant dans la sphère de l'Opposition entre en ébullition. Tel un volcan en phase d'éruption, les activistes du RMDM, les parlementaires TIM et HVM et leurs partisans se surchauffent. Des descentes dans certaines villes ont été organisées. Les mobiles soumis aux autorités pour une autorisation à des réunions publiques consistent à présenter des rapports d'activités des parlementaires. Un motif plus que sérieux ! Selon le règlement intérieur régissant le fonctionnement de l'Assemblée nationale ou du Sénat, chaque élu est tenu de présenter un ou des rapports d'activités auprès des citoyens électeurs de sa Circonscription.

En effet, le parlementaire rend compte les détails de la mission qu'on lui a confiée auprès de l'électorat de la Circonscription où il a été élu en sa qualité de représentant et porte-parole du peuple (Solombavambahoaka). En retour, le Vahoaka lui fait part de ses soucis, de ses problèmes et de ses contraintes. A charge pour le parlementaire de les transmettre aux autorités compétentes durant les sessions. Pour ainsi dire que les rapports d'activités font partie des actes indispensables sinon incontournables auxquels chaque parlementaire n'a pas le droit d'enfreindre.

Alors, un bon élu s'identifie dans sa volonté, sans faute, à rendre compte de ses activités auprès de son électorat et transmettre fidèlement aux autorités compétentes les problèmes de sa Circonscription. Il va de soi qu'un mauvais député ou un mauvais sénateur oublie son Vahoaka. De ce fait, il manque sciemment à son devoir d'élu. Le rendez-vous qu'il doit honorer avec le peuple électeur lui impose un minimum de volonté et respect.

Cependant, quand les rapports d'activités parlementaires virent à des desseins politiques inavoués, ils créent une situation problématique vis-à-vis des autorités compétentes en charge du maintien de l'ordre. Au moment où lesdits rapports ont des visées autre que celles destinées à mettre au courant le peuple souverain des affaires nationales vue à travers les activités des élus parlementaires, dans ce cas le ou les députés ou sénateurs concernés buteront à l'intransigeance des Forces de l'ordre. Devrait-on noter que le maintien de l'ordre public prime face aux velléités des hommes ou des femmes politiques, élus ou autres, en mal d'ancrage au sein de l'opinion. Le contexte particulier qui prévaut en ces temps-ci oblige les premiers responsables de l'ordre public à interdire tout attroupement sur la voie publique. Et même si les réunions se tiendront en vase clos, le risque de débordement est toujours à craindre. Et les hommes en treillis ne veulent pas prendre le risque d'autoriser une quelconque réunion publique qui pourrait déboucher, au final, sur des mouvements de foule incontrôlables.

Dans tous les cas de figure, il ne faut jamais tromper les gens. Le mobile avancé par les élus concernés auprès des autorités pour obtenir l'aval consisterait à organiser des rapports d'activités. Un mobile noble et digne d'un parlementaire intègre ! Or en réalité il s'agirait plutôt d'un meeting politique pour le compte de l'Opposition dont l'objectif ne serait autre que critiquer et salir le régime en place auprès du public.

On est là en présence d'une tromperie. Un délit grave que les professionnels de la répression des délinquances qualifient de « faux et usage de faux » et dont les auteurs encourent des peines lourdes selon la loi.

Ndrianaivo

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Editorial

  • Opération délicate
    Le faux et l’usage de faux envahissent l’Administration, grand « A » s’il vous plaît, à savoir le domaine général qui englobe tous les secteurs d’activités de l’Etat ou de la République. Faux et usages de faux, du jargon populaire « fosika », faux diplômes ou certificats de fin d’étude gangrènent presque tous les Corps de métier de l’Administration entre autres les départements clés comme l’Enseignement supérieur, l’Education nationale, la Justice, la Régie financière, les Forces de défense et de la sécurité (FDS), etc. Les concours d’entrée dans l’administration publique sont infestés de faux dossiers. Des diplômes de Baccalauréat, de Licence, de Master I ou II se trouvent les plus menacés. Il y a eu même certains de faux diplômes de Doctorat !

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