Le prix du riz grimpe. Attention ! Quand le prix du kilo de ce produit hautement stratégique franchit la barre de 2 000 ariary, il y a péril en la demeure. Le « Vahoaka » n'est plus d'humeur à tolérer un prix hors de portée de cet aliment de base. Les cinq à six mois de confinement avec son lot d'effets pervers suffisent à altérer la patience de la population.
En 1917, les Moscovites ne supportèrent plus le prix du pain ainsi que celui du charbon de chauffage, deux produits très stratégiques dans le quotidien du peuple, surtout en période d'hiver. Mais, le Tsar Nicolas II, dans son palais impérial, se souciait peu de la tourmente de ses sujets. Au contraire, il se livrait avec les courtisans et courtisanes qui l'encensèrent à de fastes banquets. Vladimir Lénine sautera facilement sur l'occasion en or. La suite des évènements à travers l'Histoire du pays montrera les impacts des erreurs cumulées d'un dirigeant peu soucieux de la vie de son peuple.
A Madagasikara, la négligence des tenants du pouvoir précédents face à la gestion des produits de première nécessité (PPN), notamment le riz, coûtait cher. Une inflation mal gérée touchant surtout ce produit hautement délicat qu'est le riz déclenche sans faute le mécontentement des consommateurs, de la très grande majorité des Malagasy s'entend. C'est un terrain miné auquel les membres de l'Opposition en mal de crédit populaire y trouvent aisément leur compte. Et il suffit d'un rien pour que tout s'explose.
En l'état actuel des choses où le prix au kilo et au « kapoaka » du riz frise l'inacceptable, l'Etat ne peut pas rester indifférent et laisser librement les acteurs de la distribution faire leur perfide jeu selon le principe sacro-saint de l'offre et de la demande. Le régime « orange » de Rajoelina, conscient de sa responsabilité, décide d'entrer en jeu pour remettre la pendule à l'heure.
Les coupures intempestives de l'eau et de l'électricité commencent sérieusement à agacer les usagers. Certes, ils ne représentent que 15 % de la population en général mais c'est une proportion d'hommes et de femmes la plus agissante. Ce sont les faiseurs et les tombeurs de régime. Ainsi, les coupures reviennent en puissance. Ce que les usagers, qui paient à prix fort la facture, attendent de la Société d'Etat se résument ainsi à « jiro mandeha, rano tsy tapaka ». A charge pour les techniciens de faire tourner la machine. Et basta !
Les tenants du pouvoir se doivent de prendre garde au plus haut point des effets dévastateurs de ces manquements.
Ndrianaivo