Publié dans Editorial

D'une valeur inestimable !

Publié le lundi, 14 décembre 2020

L'Etat malagasy rachète les effets vestimentaires et des documents de la famille royale du temps de la Reine Ranavalona III. D'une valeur inestimable, ces éléments rares du patrimoine national rentreront d'ici peu « à la maison ». L'agence Kerry Taylor Auctions organisait à Londres, capitale du Royaume Uni, le 9 décembre une vente aux enchères des effets appartenant à la dernière Reine de Madagasikara et de sa famille. L'Etat malagasy s'est adjugé à « récupérer », à même au prix fort, ces objets de valeur inestimable et surtout symboles de la souveraineté nationale. Le Président Rajoelina en fait d'une affaire d'Etat.

Evidemment, le geste hautement symbolique et patriotique du locataire d'Iavoloha crée, dans une mesure, des vagues. Naturellement, la toile bouillonne dans tous ses états. Les citoyens jaloux de la culture et de l'identité de la Nation exultent et se sentent fiers. Ils ne sont pas forcément des pro-régime. Selon eux, le domaine de la politique n'interfère pas systématiquement dans l'espace culturel et historique. Pour une fois, un Chef d'Etat malagasy éprouve un respect profond et jaloux de l'identité culturelle et historique du pays. Ces concitoyens approuvent l'initiative du Président.

De l'autre côté, les éternels opposants au régimeenflamment les réseaux sociaux pour vitupérer le numéro un du pays d'avoir fait fausse route. En vrai, ils ne s'opposent pas au retour des effets personnels de la dernière Reine de Madagasikara ainsi que des objets de valeur de la famille royale, mais ils critiquent la démarche adoptée. D'après leur point de vue, il serait absurde de « payer » pour récupérerses propres biens. L'Etat malagasy aurait dû faire valoir son refus au Gouvernement de la Reine d'Angleterre à ce que la venten'ait pas lieu. Une affaire qui devait se régler entre les deux Etats.

Oui, mais ! Personne n'était pas au courant de la présence de ces précieux « objets » entre les mains d'une quelconque dame de compagnie de Ranavalona III, du nom de Clara Herbert, elle aussi bien entendu, une inconnue. Les dirigeants de l'époque coloniale n'avaient aucun intérêt à savoir nià récupérer les effets de la souveraine au moment du rapatriement de son corps. De même, les régimes successifs des trois Républiques ainsi que le précédent immédiat (2013-2018) ne manifestaient pas non plus la volonté d'y penser.

Pris de court, le régime Rajoelina n'a d'autres issues que de racheter ces éléments du patrimoine national d'une valeur inestimable. Désormais, il va falloir faire l'état des lieux de tous les biens ou objets relevant du patrimoine national éparpillé de partout. Le département de la Culture, en collaboration avec nos ambassades à l'étranger, doit déployer tous les efforts pour ce faire et organiser les éventuels rapatriements.

Compte tenu de la situation, sous la contrainte du temps, le Président Rajoelina n'a pas d'autre choix que de saisir sur l'occasion (la vente aux enchères) pour se rapproprier de ces « harem-pirenena » d'une valeur inestimable. Il ne fallait pas les laisser entre les mains d'autrui. Si l'homme fort du pays aurait raté le coche, l'avalanche de critiques les plus virulentes tomberait sur sa tête.

Pour la première fois, un Chef d'Etat s'implique personnellementdans la défense du patrimoine national. La princesse Ralandison, descendante directe de Ranavalona III, en est profondément reconnaissante à l'égard du Président Rajoelina.

Ndrianaivo

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Editorial

  • Etat de droit (suite)
    Nous n’aurions pas un temps assez et suffisant pour décortiquer, décrypter et détaler dans son intégralité ce concept d’Etat de droit. Tellement vaste, tellement délicat et tellement basique, le sujet nécessite une analyse pointilleuse. Elle s’inscrit dans une logique rationnelle visant à essarter l’énorme chantier de la Refondation. Comme nous l’avions déjà eu auparavant, lors des précédentes communications, l’occasion de définir les règles de base relatives à la Refondation. Il nous est impératif d’insister à apporter notre part de brique dans cette œuvre si délicate et si compliquée de refondation de l’Etat et de la Nation malagasy. Nous jugeons, plutôt je le juge indispensable de bien créer une condition de visibilité maximale autour de l’Etat de droit. Une Refondation sans l’implication et l’interaction directe de l’Etat de droit claudique assurément. Elle avancera clopin-clopant.

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