Publié dans Editorial

Crime de lèse-majesté !

Publié le vendredi, 18 décembre 2020

Ravinala Airports piétinerait sur une délicate plate-bande. A la lumière des dossiers qui circulent sous le manteau, cette société aurait commis un grave « crime » ayant pour victime l'Etat malagasy. En effet, le contrat de concession que Ravinala Airports signait avec les tenants du précédent régime porte un grave préjudice aux intérêts de l'Etat malagasy. Un parfum de scandale envahit l'atmosphère.

 

De sources dignes de foi, le coût des travaux portant sur les nouvelles constructions relatif au nouveau terminal, selon les termes du contrat de concession, serait surévalué par rapport à ceux rendus. Le montant total s'élève à 240 millions de dollars. A titre de simple comparaison, pour le même type de contrat, l'aéroport de Nairobi (Kenya) n'a déboursé que la modique somme de 93 millions de dollars. Soit, 2,5 fois moins ! Alors que les travaux rendus dépassent en nombre et en qualité par rapport à ceux effectués à Ivato et à Nosy Be.

Le processus d'octroi des travaux présente des anomalies de nature à faire perdre le Nord à tout observateur qui se hasarderait à fouiner son nez. Des pratiques occultes et malhonnêtes courantes dans les affaires de ce genre qui ternissent l'image du régime. Des offres moins disant écartées au profit des devis apparemment surévalués. Des malversations que le Consortium de cabinets d'Audit dépêché sur place par les soins de l'Etat malagasy et à qui ce dernier confiait la charge de faire la lumière sur ce nébuleux contrat de concession entre le Gouvernement HVM de Rajaonarimpianina et le Ravinala Airports. Les auditeurs n'ont pas tardé à déceler des vices et des anomalies. Un parfum de scandale financier en vue !

La convention de concession, proprement dite, ignore la souveraineté de l'Etat en tant que puissance publique. Dans le Conseil d'administration, les représentants de l'Etat n'ont aucun droit de vote ni aucun droit de regard sur la gestion et les exploitations des deux Aéroports internationaux d'Ivato (Antananarivo) et de Fescènes (Nosy Be). En ce qui concerne la redevance plus précisément la RDIA (Redevance pour le développement des infrastructures aéroportuaires), le taux est fixé à 41,6 euros par passager pour les vols internationaux, l'un des plus élevés au monde, en plus de la redevance de passager classique de 12,8 euros. C'est effarant !

Comment et pourquoi l'administration Rajaonarimampianina avait-il pu accepter un tel contrat ? Un véritable « marché des dupes » à travers lequel l'Etat malagasy perd sur toutes les lignes ! C'est un crime de lèse-majesté que n'importe quel souverain ne tolérera jamais !

Le régime HVM excellait dans ce genre de pratique frauduleux. Les hauts dignitaires de l'Etat ainsi que les proches collaborateurs qui évoluent autour du couple présidentiel brillèrent dans l'art du vol et de l'escroquerie. Des conseillers spéciaux qui s'enrichissent, en deux temps trois mouvements, entourent le locataire du Palais. Des multimilliardaires qui agissent en véritables prédateurs n'ont aucun scrupule face aux intérêts de la Nation. Le contrat de concession des aéroports d'Ivato et de Nosy Be qui ne respecte nullement la souveraineté du pays témoigne de la voracité sans limite des tenants du pouvoir HVM.

Rien de plus normal si l'administration Rajoelina remet tout en cause jusqu'à, s'il le faudrait, recourir à la Justice. On ne peut pas admettre qu'un crime de lèse-majesté reste impuni.

Ndrianaivo

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Editorial

  • Secteur en panne !
    En mauvaise posture, le secteur éducatif malagasy va de mal en pis. Tel un navire en panne, en Haute mer, le moteur bloqué, l’équipage perd le contrôle. Le bâtiment tangue de gauche à droite. A la dérive, il risque le naufrage. A l’époque coloniale, l’instruction publique représentait l’un des principaux points d’achoppement du pouvoir en place. A l’aube de l’occupation, le Général Gallieni, premier gouverneur général de Madagasikara, se heurtait à une difficulté majeure : déterminer quel type d’instruction ou quel modèle d’enseignement, devrait être appliqué dans la colonie (Madagasikara) ? Un enseignement élitiste, de haut niveau, ou un enseignement élémentaire, rudimentaire ? Et encore « quelle langue d’enseignement adoptée ? » Deux grandes orientations ont été primées par le Général gouverneur : dispenser un enseignement pour un cursus éducatif de haut niveau pour les enfants des colons. D’où la création des lycées à Antananarivo, le lycée Gallieni (1908) et…

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