Publié dans Editorial

Prouesse de solidarité

Publié le mercredi, 27 janvier 2021

La légende du ballon rond Rafalimanana Ferdinand, sportivement appelé « Goly Be », rejoint les étoiles. Parmi les anciennes gloires du sport-roi malagasy, il régnait en maître absolu, en sa qualité de gardien de but sur les stades, plus exactement dans la surface de réparation, durant les années 70-80. « Goly Be » et les autres stars de la même génération, entre autres René Tale, Dezy Monstre ou Augustin Baovola brillèrent sur terrain. Le Club M faisait peur aux grandes formations africaines comme les Lions Indomptables du Cameroun ou l’impressionnant Onze national égyptien. C’était la belle épopée où Madagasikara figurait parmi les grands du football africain. Schnittger, l’entraîneur allemand, menait notre Onze national malagasy avec doigté et technicité.
Décédé à Bordeaux le 29 décembre dernier à l’âge de 67 ans, Rafalimanana Ferdinand dit « Goly Be », de son vivant, fit savoir qu’il souhaitait être enterré, le moment venu, parmi les siens à Mandritsara, la terre natale. Seulement quand fatidique arrive, la famille proche, la veuve éplorée ainsi que les enfants, vu le contexte particulier dû à la crise sanitaire en France et à Madagasikara et compte tenu des dépenses exigées pour le rapatriement de la dépouille mortelle du grand champion, la famille se trouve dans l’impossibilité de satisfaire le vœu de l’illustre père.
La communauté malagasy, la diaspora en France ou ailleurs en Europe, se mobilisait. A Madagasikara, les autorités publiques concernées directement, les anciennes célébrités de la même trempe de « Goly Be » et les simples citoyens, très touchés par la tourmente de la petite famille se trouvant dans l’adversité ne sont pas restés indifférents.
Un élan national, à l’intérieur et à l’extérieur du pays, se déclenche. Tout compte fait, les Malagasy d’où ils se trouvent gardent encore intact la valeur (Soatoavina) morale héritée de nos aïeux. L’inusable « Fihavanana malagasy » emporte réellement et survole les clivages. Quelle que soit la difficulté, la sagesse léguée des Anciens prime toujours. La preuve, la dépouille de « Goly Be » et sa famille atterrit, bel et bien, sur le sol malagasy le dimanche 24 janvier dernier. Sa fille, Rafalimanana Stella, n’a pas caché son profond soulagement sur le fait que le corps de son père rentre, en chair et en os, au pays et tient à manifester la reconnaissance de toute la famille à l’endroit de tous ceux qui ont œuvré à ce rapatriement. En somme, nous tous, nous pouvons faire beaucoup de choses à même les plus difficiles si nous nous donnons la main.
 Le geste unanime, de partout, envers notre héros national, nous envoie un message clair selon lequel il va falloir se pencher sur le sort de nos célébrités actuelles ou anciennes. Ceux ou celles qui ont défendu haut l’honneur et la souveraineté de la Nation méritent un égard particulier. C’est le minimum de redevabilité que le pays doit en retour. Le sport est un « secteur » porteur pour le pays. Quand le sport va, la Nation avance ! Le petit poucet la Jamaïque récoltait beaucoup de la prestigieuse prestation d’Usain Bolt, le multiple champion du monde de sprint (100 m, 400 m). 
La dépouille de notre « Goly Be » national retrouvera ce jour ou demain sa terre natale à Mandritsara. Belle prouesse de solidarité !

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Editorial

  • La faucheuse
    Fossoyeuse ou faucheuse, qu’à cela ne tienne, elle abat allègrement ! La Compagnie nationale d’eau et d’électricité, Jiro sy Rano Malagasy (JIRAMA), tue et abat sans autre forme de procès. En fait, pour le compte du premier quart de siècle de l’An 2000, la JIRAMA fauche tout ce qui bouge sur son passage. Créée dans la foulée et la folie de l’arrivée au pouvoir en 1975 du jeune capitaine de Frégate Didier Ratsiraka, par les avalanches de nationalisations, la JIRAMA voit le jour le 17 octobre 1975. Elle résulte de la fusion de la Société Malagasy des Eaux et Electricité (SMEE) et la Société des Energies de Madagasikara (SEM). Son rôle se concentre sur la distribution des services essentiels dont l’eau et l’électricité à travers le pays. La vague d’étatisations depuis 1975 se manifeste par des initiales « ma » (malagasy) à toutes les nouvelles marques des entités commerciales et…

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