Publié dans Editorial

Campus U, foyers d’embrasement

Publié le jeudi, 18 mars 2021

Voudrait-on mettre le pays à feu et à sang ? Un « draft » de conspiration allant dans ce sens semble se dessiner à l’horizon. Des acteurs politiques mal barrés saisissent certaine opportunité pour jeter de l’huile sur le feu. On se précipite de se servir des campus universitaires, un foyer de tension permanent, pour mettre à exécution le plan machiavélique. En fait, ils font le raccourci et débarquent sur un « terrain facile » (« tany malemy anorenam-pangady »), le milieu estudiantin qui, comme on le sait est en perpétuelle ébullition.
Les problèmes liés au secteur éducatif notamment en milieu universitaire donnent depuis toujours du fil à retordre à tous les dirigeants des régimes successifs dans le pays. En réalité, c’est un problème commun à tous les Etats des pays en développement du tiers-monde.  Pour le cas de Madagasikara, il s’agit de façon spécifique de l’héritage de la Deuxième République. En gros, le fond du problème repose essentiellement sur deux niveaux.
D’abord, la gestion bâclée du domaine de l’Education. La démagogie socialiste du régime de l’Amiral rouge voulait que tous les enfants du peuple (zana-bahoaka) aillent à l’école. Jusque-là, c’est normal ! Mais dans quelle condition ? Des établissements scolaires dérisoires. Des enseignants ne disposant même pas, pour la plupart, le niveau requis et non motivés. Ainsi, le niveau général des élèves se dégrade. Mais le régime socialiste voulait, démagogie oblige, que tout le monde ait son diplôme en particulier le BAC et entre à l’université et jouit systématiquement d’une bourse d’études. Et la situation se dégrade à vue d’œil. Le nombre d’étudiants inscrits se multipliait par trois ou par quatre en quelques années et ils sont tous boursiers. Et tout le problème est là !
Le deuxième volet est naturellement d’ordre financier. Etant vu la situation économique du pays qui se détériore à grande vitesse, la finance publique ne parviendra pas à suivre le rythme. Et donc, les paiements des bourses subissent toujours des retards. D’où l’ambiance électrique aux campus et ce dans tout Madagasikara. Un volcan qui couve et prêt à entrer en ébullition à tout moment.
Il est difficile pour un pays pauvre de subvenir, en totalité, aux besoins sans cesse croissants de la jeunesse estudiantine. La démographie des pays d’Afrique, par exemple, est dominée par une population jeune de moins de vingt-cinq ans. Ceci étant, les tenants des régimes affrontent sans cesse les soubresauts des étudiants toujours insatisfaits de leurs conditions. Le cas des bourses impayées revient à tous les coups et crée des troubles à n’en plus finir. Une bombe à retardement que les régimes en place ne parviennent pas à désamorcer à temps.
A Madagasikara, les crises cycliques à partir de 1972 ayant pour origine dans le cadre estudiantin dégénéraient et prenaient en otage le pays entier. C’est un terrain miné et trop facile à exploser sinon à incendier. Des activistes politiques, parfois des parlementaires, peu crédibles et peu recommandables agissant au nom des intérêts occultes manipulent les jeunes étudiants. Ils sont en surchauffe perpétuellement et se donnent inconsciemment à des actes de déstabilisation en fomentant des troubles aux Campus U.
Des observateurs se demandent aussi pourquoi les paiements des bourses et autres prennent toujours du retard. Y aurait-il une intention voulue ?
Ndrianaivo

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Editorial

  • Sous-pression !
    Soixante jours ! Telle est la durée de la consigne (militaire) donnée au Gouvernement nouvellement installé par le Chef de l’Etat, le colonel Michaël Randrianirina, assurément avec le consentement des quatre officiers supérieurs avec rang de Président, Hauts conseillers de la République, le colonel Lucien Rabearimanana, le médecin – colonel Manantenasoa Marcellin Zafitasondry Manuelson, le colonel Solofoniaina Rampanarivo et le lieutenant - colonel Gervais Andriamiarisoa. Aujourd’hui, on entame les trente derniers jours. Dans l’Armée, « on obéit d’abord, on discute après ». Et Dieu seul le sait si on aura le temps de discuter après ! Sous la menace de l’épée de Damoclès, sur leur tête, les ministres risquent fort de travailler et d’agir sous pression. Pour un membre de Gouvernement nouvellement nommé, qu’est-ce qu’on peut réaliser en soixante jours ? La tradition républicaine universellement admise, du moins dans les pays ayant un solide ancrage de la démocratie, on se…

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