Publié dans Editorial

D'intérimaire définitif !

Publié le jeudi, 02 décembre 2021

De grandes sociétés nationales fonctionnent, du moins jusqu'à présent, au régime hybride, plus exactement en intérimaire. En effet, une direction intérimaire gère jusqu'à l'heure, l'Office militaire national pour l'industrie stratégique (OMNIS), la Compagnie nationale Air Madagasikara et la Société nationale Jiro sy Rano Malagasy (JIRAMA). 

L'OMNIS, fondé à l'aube de la révolution socialiste (1975) pour gérer les industries stratégiques de Madagasikara, tourne au ralenti. Il s'occupe essentiellement de la recherche et de la production des produits stratégiques du pays. Depuis la colonisation, on sait que la Grande île dispose dans le sous-sol des quantités non négligeables de ressources pétrolières. Selon des données confirmées, la partie Ouest renferme d'importantes poches de gisements fossiles qui n'ont rien à envier à des autres. Les grandes compagnies étrangères lorgnent depuis toujours des réserves malagasy. Seulement jusqu'à présent, le pays n'a pas encore pu bénéficier de cette « manne ». Et l'OMNIS tourne en rond. On attend impatiemment le début de la production effective. Le fait que l'Office soit géré par un directeur général par intérim ne contribue point à apaiser le souci. Et on se demande « qu'est-ce qu'il fait l'OMNIS ? » « Quelles sont les sources de financements de la boîte ? ».

L'Air Mad, plongée dans des difficultés, peine sérieusement à faire tourner la machine. Une direction intérimaire tenue par Hanitra Rasetarinara, directeur général en charge des finances, qui a tendance à perdurer, n'arrange guère la situation. D'ailleurs, on s'interroge qui dirige réellement l'Air Mad ou Madagascar Airlines. Apparemment, le conseil d'administration via la vice-présidente tient en main directement la gestion. Depuis la réouverture des frontières, Rinah Rakotomanga se démène à tout faire en place et lieu de la direction générale, pi. C'est elle qui donne des ordres ! Bizarre !

A la JIRAMA, le directeur général titulaire a été limogé, suite aux mauvaises prestations de la Compagnie et au ras-le-bol des abonnés. Immédiatement, un remplaçant prend la relève en la personne d'Andry Andriamasinoro. Seulement voilà, il s'agit d'un intérimaire. Les questionnements fusent de tous les côtés « un directeur général intérimaire fera-t-il bien l'affaire pour tirer la JIRAMA de ce cercle vicieux qui l'emprisonne ? » En tout cas, les faits sont là et ils sont têtus ! La Société nationale glisse de plus en plus vers le bas fond. Les usagers en ont complètement marre ! Les coupures d'eau et d'électricité se répètent à la longueur de la journée. Ces derniers jours, elles (coupures) sont totales et ne reprennent que tard dans la nuit. Sans parler des factures amèrement salées !

Par définition « un intérimaire traite ou liquide les affaires courantes d'une entité donnée ». En principe, un directeur intérimaire n'a pas l'initiative de grandes décisions relatives aux orientations de la boîte. Les marges de manœuvre d'un intérimaire sont limitées. Il n'a pas les coudées franches pour mener à bout la politique générale de l'entreprise. En général, un intérimaire se trouve dans une situation de gêne car il ne peut effectivement gérer à sa manière.

A l'OMNIS tout comme à l'Air Mad ainsi qu'à la JIRAMA, l'intérim tend à perdurer. Les départements de tutelle se doivent de faire des pieds et des mains pour que ces entités stratégiques soient tenues par des titulaires effectifs.

Ndrianaivo

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Editorial

  • Signal fort (III) 
    Jean louis Andriamifidy bouscule ! Le président du Comité pour la sauvegarde de l’intégrité (CSI) secoue le « système établi » afin d’éveiller la conscience et l’âme des premiers responsables dont en premier lieu les parlementaires notamment ceux de Tsimbazaza pour enfin mettre le holà à la corruption et l’impunité. Sur ce point, le président du CSI ne s’est pas trompé d’adresse. Il sait très bien à quelle porte frapper. Jean Louis Andriamifidy, président du CSI, en chair et en os, se présente devant les députés à la tribune de l’Assemblée nationale, leur demandant de prendre leurs responsabilités devant la nation. Concernant la lutte contre la corruption, il ne fallait jamais méconnaître qu’il existe deux catégories de corruption c’est-à-dire deux types de corrupteurs : le commun des mortels, les menus fretins et les membres du pouvoir à savoir élus parlementaires, anciens ministres ou en exercice, chefs d’institution anciens ou en…

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