Publié dans Editorial

Mission accomplie mais …

Publié le vendredi, 14 janvier 2022

La délégation malagasy conduite par le garde des Sceaux Imbiky Herilaza ramène des Comores dans son escarcelle les deux ressortissants malagasy Faizara Pacheco Azali et Stenny Andrianantenanambinintsoa, interceptés aux Comores avec 49 kg de lingots d’or en provenance de Madagasikara.
Le Gouvernement malagasy dépêcha aux Comores une forte délégation conduite par Imbiky Herilaza, ministre de la Justice aux fins de négocier sur place le rapatriement des deux malagasy interpellés à l’aéroport de Moroni ainsi que l’extradition des 49 kg de lingots d’or saisis par le Service de la Douane et la Gendarmerie comorienne.
Censée être une simple lettre à la Poste et cela en vertu de la Convention entre les deux pays pour une extradition « simplifiée » et du principe de la réciprocité, le débat dans le cadre de la négociation a été plus compliquée que prévue. Le Gouvernement comorien n’entend pas concevoir facilement la chose bien que le côté malagasy en avait fait le nécessaire auparavant. En effet, le 21 janvier 2020, Madagasikara a accepté l’extradition d’un individu accusé de tentative d’assassinat du Président des Comores. Un rapatriement qui a été largement simplifié par les autorités malagasy et ce en vertu de ladite Convention et principe de réciprocité. Tout est bien qui finit bien. Les deux présumés trafiquants figurent sur la liste de la délégation rejoignant le pays. Certainement, il s’agit là d’une réussite de la délégation malagasy sous la houlette du garde des Sceaux, ministre de la Justice Imbiky Herilaza. Sans doute, une mission accomplie qui, au final, permettra de faire la lumière sur ce succulent trafic entre la Grande île et les pays riverains. A noter qu’il existe un réel réseau de trafiquants d’or opérant entre Madagasikara et les pays voisins dont la destination finale atterrirait à Dubaï, ce paradis des affaires invisibles au circuit légal. L’affaire des 73,5 kg d’or saisis en Afrique du Sud à la fin d’année 2020 pourrait vraiment faire partie de ces activités maffieuses qu’il faudrait urgemment anéantir jusqu’à la racine profonde.
La délégation malagasy atterrit à Ivato avec un « bagage » manquant !  Les 49 kg de lingots d’or, un des objets majeurs du déplacement aux Comores, restent dans la caisse de la Banque centrale des  Comores. Les autorités des Iles sœurs gardent chez elles pour le moment le « paquet précieux ». En fait, le débat n’est pas si facile que cela. Il fallait prouver matériellement que « l’objet » appartienne à Madagasikara. Un dossier solide que la partie malagasy doit fournir. Une requête qui n’est pas évidente en soi. Les trafiquants qui, de par leur pratique, sont capables de présenter de faux papiers ce qui complique réellement le cas. Comores pourrait supposer que la Grande Ile n’est qu’une zone de transit et ce pour « blanchir » les lingots. Et donc, difficile de défendre la cause que l’objet saisi vienne réellement du sous-sol malagasy. Un pari compliqué que la délégation a dû se rendre à l’évidence. La juteuse affaire se jouera en second round. Ce n’est que partie remise !
Une mission accomplie mais à … moitié car il faut nécessairement que le précieux « paquet » revienne à son pays d’origine. Bien sûr, la mission est délicate mais il faut le faire !

Ndrianaivo

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Editorial

  • Vouée à l’échec ?
    Le pays est en plein chantier d’élaboration d’une nouvelle Stratégie nationale pour la lutte contre la corruption (et l’impunité), la SNLCC. Celle qui est en vigueur arrivera à son terme à la fin de l’année en cours après dix ans de mise en œuvre dans la bataille contre cette « ennemie » apparemment imbattable. Mise en selle en 2014, la SNLCC actuelle finira sa course incessamment. Mi-figue, mi-raisin, le bilan de la décennie de la Stratégie nationale de lutte contre la corruption balance entre un échec et une réussite. Le Comité pour la sauvegarde de l’intégrité (CSI) se trouve dans l’embarras pour traduire la situation exacte. Sahondra Rabenarivo, la présidente du CSI, déplore plus d’une fois l’existence de certains facteurs de blocage dans le processus normal de la lutte contre la corruption. Il existe un dysfonctionnement perçu comme un frein au bon déroulement du système de lutte contre la corruption.

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