Publié dans Editorial

Urgences nationales

Publié le lundi, 06 juin 2022

Il y a conférence nationale et conférence nationale ! Il y a concertation nationale et urgences nationales !
Depuis des mois, d’au moins une année, les membres influents de l’Opposition regroupés autour de l’ancien Président Ravalomanana réclamaient pour ne pas le dire exigeaient la tenue d’une conférence ou concertation nationale. De grosses têtes sinon des têtes brûlées du camp d’en face, au sein du « Rodoben’ny Mpanohitra ho amin’ny Demokrasia et Madagasikara (RMDM), radicalisées en détracteurs du régime Orange n’ont qu’un seul refrain « Concertation nationale » une litanie qui, au final, casse le tympan. Le « Groupe de Panorama », un cercle beaucoup plus élargi auquel participaient non seulement le RMDM dirigé par Ravalomanana mais également des représentants du HVM, certains éléments dirigeants du MFM et quelques têtes, des illustres inconnus ou oubliés traversant ensemble le désert de l’indifférence, emboîte le pas. Il croit dur comme fer sur la nécessité de réunir avant les élections de 2023 toutes les formations politiques (la majorité au pouvoir et l’Opposition) autour d’une table. Objet ? Débattre de ce qu’ils appellent les litiges pouvant entacher les résultats des scrutins.
Le Chef de l’Etat Rajoelina Andry ayant gardé le mutisme tout au bout de ces longs mois, décida de briser le silence. En effet, Rajoelina jugea utile de se mettre à l’écart pour ne pas provoquer de vaines polémiques mais, le moment est venu où il faut tout éclaircir et remettre les pendules à l’heure. Ainsi, le locataire d’Iavoloha recadre la situation et recentre vers le vrai débat en indiquant quelles sont les urgences nationales auxquelles tout le monde de bonne volonté se doit de discuter pour en sortir des résolutions claires. 
Répondant aux questions des journalistes à la sortie de la cérémonie de prestation de serment du DG de l’ARAI à la Cour Suprême, le Président de la République a tenu à clarifier les choses. Concertation ou conférence nationale, il en faut effectivement mais non pas pour débattre des sujets « politiques » plutôt pour deux sujets d’urgences nationales, le problème foncier et les questions agricoles devant aboutir à l’autosuffisance alimentaire.
Une Conférence nationale aura lieu du 8 au 10 juin et ce pour délier ensemble la problématique des propriétés foncières qui préoccupent  tant les concitoyens. Et étudier ensemble l’éventualité de la mise en place d’un Tribunal terrien ou foncier selon la proposition du Président. Un fait qui n’est pas nouveau d’ailleurs !
A noter que les litiges fonciers récurrents révèlent, en soi, une contradiction à Madagasikara. D’une superficie de 590.000 km2 et de 25 millions, environ, d’habitants, la Grande île est l’un des pays les moins peuplés du monde. Il y a des centaines de km2 non occupés et qui ne demandent qu’à être mis en valeur. Pourtant, on s’entredéchire pour quelques mètres carrés ou hectares de terre. Il faudrait un jour réparer la mauvaise répartition d’occupations. Les régions des Hautes Terres,  surpeuplées alors que d’autres vides d’hommes. Le problème foncier concentré notamment dans Hautes Terres remonte à des années. Durant la Première République, il avait fallu mettre en service un Tribunal terrien itinérant (Tribonaly momba ny adi-tany mitety vohitra). 
Souhaitons que la Conférence nationale sur les litiges fonciers parvienne à en découdre de façon définitive avec cette discorde qui n’a que trop duré.

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Editorial

  • Entre deux bourdes
    Etre le fils d’une ancienne « célébrité politique » et tenter d’exhiber le nom de son père, d’une part, s’aventurer à devenir le premier magistrat de la ville des Mille, de l’autre, relèvent de deux erreurs voire deux bourdes. Entre ces deux erreurs grossières, il faut savoir en profiter pour se frayer le chemin de la victoire. Trois candidats parmi les sept en lice pour conquérir le fauteuil de l’Hôtel de ville d’Antananarivo tentent de « vendre » le nom de leurs pères. Point n’est plus besoin de les citer nommément, on les connait. Ils ont un point commun, aucun d’entre eux n’a eu ou effectué un rôle électif ou une responsabilité quelconque à Antananarivo. Leurs pères respectifs ont été déjà d’une manière ou d’une autre responsables soit étant élus ou étant nommés à Antananarivo-Ville, président du Fivondronampokontany, député ou maire ou au-delà Premier ministre, Chef d’Etat.

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