Publié dans Editorial

Délicat et risqué !

Publié le vendredi, 17 juin 2022

Le pire serait-il à venir ? Telle l’épée tranchante de Damoclès, l’éventuelle révision des prix à la pompe plombe sur la tête du peuple malagasy.
La rumeur sur la probabilité de l’augmentation des prix du carburant s’intensifie au fil du jour. La pression des Institutions de Bretton Woods pour « réajuster » sinon pour appliquer la « vérité des prix » ne laisserait, semble-t-il, aucune autre marge de manœuvre aux dirigeants d’Etat que de revoir à la hausse les prix du carburant. Des bruits fous sur les futurs prix inondent la toile et les Facebookers de mauvaise foi s’adonnent pour attiser le stress et le « téléphone arabe » va bon train. On parle du prix du Super à 9000 Ar ! La Banque mondiale aurait imposé une hausse de 50% ?  Et la panique envahit les esprits ! La crainte d’une inflation intenable hante les esprits et du côté du pouvoir et auprès de l’opinion. Une angoisse légitime et compréhensible !
Il ne faut pas croire et faire admettre que les citoyens malagasy se laissent faire sinon encaissent sans réagir à toutes les conditions qui prévalent. C’est faux ! Peut-être qu’ils sont lents à réagir mais quand le phénomène atteint le ras-le-bol ou franchit son point de non-retour, c’est l’explosion … sociale ! Toute l’Histoire politique et sociale du pays illustre ce comportement tant redouté.
Depuis des temps reculés, de l’époque des rois jusqu’à nos jours, on se méfie sérieusement des mouvements de réaction des malagasy face à des situations qu’ils jugent inadmissibles et inacceptables. Le célèbre adage populaire « Aleo halan’Andriana toy zay alam-bahoaka » (Il vaut mieux être banni par le roi que d’être rejeté par le peuple) en témoigne suffisamment. Les souverains successifs prenaient toujours garde de ce sursaut populaire. La période coloniale en savait particulièrement quelque chose. Pour ne rien citer que les « rébellions de 1947 ». Et les six décennies du retour à l’indépendance de Madagasikara, jalonnées par des crises cycliques montrent à quel point le citoyen lambda rejette toute situation invivable, injuste et oppressante. Ainsi, tous les tenants des régimes précédents, sauf exception du celui du HVM, ont été chassés en cours de route du pouvoir. Ils ont terminé tous en catastrophe leur mandat. Des Chefs d’Etat déchus, le pays en a connu assez ! Une légende particulière que Madagasikara en possède le secret ! Le drame dans tout cela, les dirigeants en place, presque dans sa totalité, n’ont pas su tirer les leçons du passé.
Ecartelés par le calvaire de l’inflation et l’enfer des délestages, les concitoyens se trouvent au bord de l’explosion. Il y a de l’électricité dans l’air ! Et le drame encore, la situation ira de mal en pis ! En effet, c’est dans ce contexte électrique que plane la menace de la hausse des prix du carburant. Les Compagnies pétrolières n’en peuvent plus. Les négociations avec les autorités publiques ont très peu de chance d’aboutir. Et le pire ne se trouve plus donc au stade d’une simple menace. Du côté de la JIRAMA, les abonnés n’accordent plus de crédit aux promesses !
Et c’est dans ce contexte délicat et risqué que les détenteurs du pouvoir sont appelés à prendre les dispositions qui conviennent.

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Editorial

  • Opération délicate
    Le faux et l’usage de faux envahissent l’Administration, grand « A » s’il vous plaît, à savoir le domaine général qui englobe tous les secteurs d’activités de l’Etat ou de la République. Faux et usages de faux, du jargon populaire « fosika », faux diplômes ou certificats de fin d’étude gangrènent presque tous les Corps de métier de l’Administration entre autres les départements clés comme l’Enseignement supérieur, l’Education nationale, la Justice, la Régie financière, les Forces de défense et de la sécurité (FDS), etc. Les concours d’entrée dans l’administration publique sont infestés de faux dossiers. Des diplômes de Baccalauréat, de Licence, de Master I ou II se trouvent les plus menacés. Il y a eu même certains de faux diplômes de Doctorat !

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