Publié dans Editorial

Décentralisation émergente

Publié le lundi, 01 août 2022

Le Gouvernement prépare le terrain. On essarte ! On débroussaille ! La refondation d’une décentralisation effective pour l’avènement de l’émergence de Madagasikara en l’an 2030 est en marche. Le principe de la décentralisation figure sous de différentes formes dans la Constitution depuis la Première République.

Durant la Première République, le démembrement du pouvoir se traduit par deux pôles distincts. D’une part, du conseil communal et municipal au conseil régional pour aboutir au conseil provincial (une attribution essentiellement consultative) et enfin connecté au Parlement (Sénat). De l’autre, les structures déconcentrées, du District réparti en cantons à la Préfecture pour aboutir à la Province et finalement sous l’autorité effective du Gouvernement. En réalité, le régime fonctionne avec une concentration du pouvoir au noyau central de l’Etat. Un pouvoir exécutif fort suffisamment centralisé !

La Constitution de la Deuxième République, sous l’impulsion de l’idéologie socialiste communiste de type chinois et coréen, ambitionnait de décentraliser le pouvoir et remettre entre les mains du peuple le pouvoir de décider de son sort. Du Fokontany (dirigé par un président élu au suffrage direct) au Firaisampokontany en passant au Fivondronampokontany et en finir au Faritany, sous l’autorité du Gouvernement et du Conseil suprême de la Révolution. Chaque structure est dotée d’un pouvoir consultatif et délibératif. Mais, la réalité est tout autre ! Le pouvoir effectif, notamment sur les finances publiques, reste concentré aux autorités centrales. La décentralisation effective que l’on clame à tout bout de champ n’est qu’une manœuvre dilatoire. Un vœu pieu auquel le régime socialiste de l’Amiral Didier Ratsiraka ne parvient pas durant ses longues années au pouvoir à mettre en pratique.

La Troisième République de feu Zafy Albert et de Ravalomanana Marc, la décentralisation n’est qu’une poudre aux yeux. Une pure comédie qui n’enchante que les naïfs. La structure de la décentralisation est bel et bien présente dans le texte fondamental mais l’application ne relève que d’une mascarade. La mise en place de la Province n’a jamais eu lieu ou plutôt s’arrête avec la nomination des chefs de Région qui normalement devait suivre la procédure d’élection.

De la Quatrième République, la Constitution prévoit en noir sur blanc l’existence du système basé sur la décentralisation comme étant d’ailleurs le fondement de la République. Mais, en réalité, aucune réelle volonté politique ne s’est jamais manifestée jusqu’alors pour prouver la sincérité des dirigeants.

Il fallait donc attendre l’arrivée d’un certain Rajoelina Andry pour faire bouger les choses. A travers le programme global annoncé dans l’Initiative (IEM) pour l’émergence de Madagasikara, le concept de décentralisation figure en pôle position. Les concepteurs de l’IEM font savoir leur conviction selon laquelle la décentralisation effective constitue un moyen rapide de redresser le pays sinon pour une émergence rapide. Il s’agit d’une mise en œuvre d’une prise de responsabilité collective dans l’intérêt de la communauté. Le Velirano qui n’est autre que l’aspect pratique de l’IEM garantit le pouvoir décentralisé. 

D’où l’importance de jeter les bases d’une vraie collectivité territoriale décentralisée, une « décentralisation émergente » à l’horizon de l’an 2030. Cependant, il va falloir commencer par le commencement, à savoir la refondation à travers la consultation auprès des acteurs potentiels de base au niveau de chaque Région. Vu l’intérêt majeur que représente l’enjeu, le Premier ministre, chef de Gouvernement en personne diligente les actions à entreprendre. 

Ndrianaivo

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Editorial

  • A vos marques !
    Par Délibération n° 056 / CENI / D du 16 avril 2024 portant arrêtage et publication de la liste des candidats pour les élections législatives du 29 mai prochain, la CENI rend finalement publique la liste définitive des candidats retenus. Au total, on compte 473 candidats admis à concourir pour les 163 sièges prévus à l’Assemblée nationale.Comme il fallait s’y attendre, la mouvance présidentielle IRMAR est la seule plateforme ayant pu couvrir le territoire national de candidats pour le scrutin de 29 mai. Dans certaines Circonscriptions, il n’y a que des prétendants sous la bannière Orange. Ce qui présuppose une victoire déjà acquise. Quant aux autres formations politiques de l’Opposition (« Firaisan-kina » et « Kaolektifa »), elles peinent à couvrir le territoire. Elles ont dû se contenter de ne se présenter que dans certaines Régions. Le paiement de la caution est y pour beaucoup ! Tandis que les « …

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