Publié dans Editorial

Etrange purification !

Publié le jeudi, 29 septembre 2022

A Madagasikara, il semble vrai que la traversée du désert purifie les potentats. Les anciens hauts dirigeants, des tortionnaires causant des malheurs aux concitoyens à l’époque de leur règne sans partage, se croient « blanchis » après certaines années d’errements et se prennent pour vierges. Ils tentent insidieusement de reconquérir le pouvoir et cela au mépris de ce qu’en pense l’opinion. Ils prennent le peuple pour des canards sauvages !
Feu l’Amiral Didier Ratsiraka, avec le respect qu’on lui doit, les traversées  du désert, à deux reprises (1991-1995 et 2002-2009), lui ont offert l’occasion de se faire une image de sainteté. Radidy réussit à s’imposer sur la scène politique nationale malgré le fait qu’il a été chassé du pouvoir par deux fois ! En effet, arrivé à la tête de l’Etat en 1975 après avoir été ministre du Gouvernement Ramanantsoa, Didier Ratsiraka régna en maître absolu et concentra tous les pouvoirs jusqu’en 1990. Les contestations populaires qui rejetèrent la dictature finissent par le pousser à la porte. A son retour en 1995, il gagna sur le fil l’élection présidentielle en battant feu le Professeur Zafy Albert. Ibidem en 2002, Ratsiraka et certains de ses proches collaborateurs quittèrent en catastrophe le pouvoir et prirent le large vers l’extérieur, en France. A son retour définitif en 2009, l’Amiral Ratsiraka parvient à se faire une place dans le microcosme politique dont sa voix a été toujours très écoutée et cela jusqu’à sa mort en mars 2021.
Devenu Président de la République dans une circonstance confuse en 2002, l’ancien magnat du lait, propriétaire du groupe Tiko, Marc Ravalomanana dirigea le pays avec une main de fer. Il fut le seul maître à bord ! Il monopolisa toutes les grandes activités commerciales et industrielles pour le compte de son entreprise personnelle ou familiale.  Des mouvements populaires de 2009 dirigés par le jeune maire de la Capitale, Rajoelina Andry, détrôna Ravalo et le mit hors d’état de … nuire. Il réussit à s’enfuir et débarqua en Afrique du Sud jusqu’au moment où il parvient à rentrer «  par magie » au pays en en octobre 2014 après 5 ans d’exil. Un rocambolesque retour que seul Ramose en a le secret. Petit à petit, il se tissait une relation avec l’homme fort de l’époque Hery Rajaonarimampianina. Il a repris le poil de la bête et remobilise ses troupes (TIM) et les autres acteurs se revendiquant de l’Opposition. Il a failli reprendre Iavoloha aux élections de 2018. Mais, devant la popularité incontestable du jeune fondateur du TGV, ancien président de la Transition de 2009 à 2014, Ravalo a dû se plier. A l’approche du prochain scrutin présidentiel de 2023, Marc Ravalomanana remobilise activement. Il sillonne le pays et parle comme celui qui n’a rien … foutu de mal au pays.
L’ancien Chef d’Etat, Hery Rajaonarimampianina, brise le silence de la traversée du désert et sort de sa tanière. En donneur de leçon, Rajao fait la morale à son successeur Rajoelina. Il semble oublier qu’il n’a récolté en 2018 que 8% et poussières des voix exprimées. Un minable score résultant de son misérable et nuisible mandat.
A Madagasikara, la traversée du désert paraît avoir la vertu de laver les saletés ou de purifier des anciens dirigeants du pays. Bizarre !
Ndrianaivo

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Editorial

  • Rêve brisé ! 
    Rajaonarimampianina Hery, l’ancien Chef d’Etat, risque de voir partir en fumée son rêve de devenir président de la Commission de l’Union africaine. Un poste prestigieux ayant rang de Chef de Gouvernement voire Chef d’Etat selon les circonstances et les cas de figure. Cette Commission est l’organe exécutif de l’Union africaine. Elle est chargée de la mise en œuvre de la politique générale de l’UA arrêtée au niveau de l’assemblée générale, l’instance suprême de l’Union africaine. Le président de la Commission dirige et coordonne les actions des commissaires de l’UA. Il est responsable devant l’assemblée générale présidée de façon tournante par le Chef d’Etat ou du Gouvernement d’un pays membre. La présidence de la Commission est assurée de façon tournante également mais au niveau de chaque sous-région. Le prochain mandat de président de Commission à partir du début de 2025 revient à l’Afrique de l’Est. Et Madagasikara figure en pole position…

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