Abus de fonction en sa qualité d’élu, velléité d’usurpation de pouvoir, extorsion de fonds et collision d’intérêts au sein des réseaux de trafiquants illicites et des actes frauduleux, de connivence avec des bandits de grands chemins tels les « dahalo » opérant dans les vols de bœufs ou dans les trafics des produits ou espèces endémiques protégés, etc. Une liste non exhaustive de délits et de crimes auxquels certains parlementaires ont été cités.
Certains noms émergent du lot. Parmi eux, un député qui a mandaté une de ses collaboratrices aux fins de perquisitionner et de confisquer des colis appartenant à une Société d’exploitation minière. Auparavant, une députée s’est « auto-autorisée » pour le transport de bois précieux alors que cet acte ne relève en aucun cas de son autorité. Le bouillant député de Betroka porte une accusation grave contre le député de Bekily d’avoir télescopé des attaques militaires contre des villages de sa Circonscription. Des bisbilles qui ne font jamais honneur aux parlementaires. Des enfantillages portant ombrage à la crédibilité de l’Assemblée nationale.
Et que dire de la bévue des membres de la Commission d’accusation de l’AN qui font du « sur place » sinon bloquent les dossiers de certains anciens hauts responsables devant être soumis auprès de la Haute Cour de justice pour jugement.
Le vrai débat consiste à rediscuter sur la place publique de la raison d’être de cet incongru privilège. Vu les dégâts causés, devrait-on encore le maintenir ? Tout au moins, il faudrait réduire le périmètre de son usage. Autre problème de taille, le corporatisme déplacé parmi les locataires du Parlement. L’opinion s’indigne. Au final, tout cela ouvre la grande porte d’accès à l’impunité… parlementaire.
A l’ouverture de la deuxième session ordinaire des Chambres parlementaires, le 18 octobre, l’opinion publique, observateurs et simples citoyens confondus, seront tout ouïe et attendent de pied ferme le discours de Madame le perchoir. Certes, il s’agit nécessairement d’une session budgétaire mais on ne peut pas faire fi de ces sujets brûlants et troublants.
Ndrianaivo