Publié dans Editorial

L'esprit de Bandoeng !

Publié le vendredi, 21 octobre 2022

Madagasikara reste neutre ! Quel que soit le vote adopté à l'ONU relatif à la condamnation de l'annexion d'une partie du territoire ukrainien par la Russie, la Grande île demeure active dans la dynamique du non- alignement. Une position cohérente à l' « esprit de Bandoeng » à laquelle les dirigeants malagasy adhèrent.

 

En 1955, vingt-neuf pays asiatiques et africains se réunirent à Bandung (Indonésie) dans le cadre de la « Conférence de Bandoeng » aux fins de discuter une position commune évitant de s'aligner ni à l'Ouest (Etats-Unis) ni à l'Est (URSS) dans le contexte de la « guerre froide ». Les quatre dirigeants initiateurs du mouvement dont Soekarno (Indonésie), le Chef d'Etat hôte, Gamal Abdel Nasser (Egypte), Jawaharlal Nehru (Inde) et Zhou Enlai (Chine) voulurent afficher leur indépendance et leur souveraineté vis-à-vis des deux blocs. Etant les pères fondateurs d'un nouvel esprit orienté vers le non- alignement et donnant naissance au « Tiers-monde » regroupant dans la majeure partie des pays anciennement colonisés, les quatre leaders professèrent l'esprit de Bandoeng. 

A l'époque des faits, Madagasikara se trouvait encore sous le joug du pouvoir colonial dicté par la France à partir du 6 août 1896. Mais ayant eu écho de la Conférence de Bandoeng et échaudé par l'atmosphère internationale de l'après-guerre, l'esprit de Bandoeng inspirait déjà nos leaders patriotes. En 1947, Madagasikara manifestait sa détermination à réclamer la souveraineté. Provocation ou rébellion, les évènements de 47 incarnèrent la volonté du pays à recouvrer son indépendance. 

L'arrivée au pouvoir de feu Ratsiraka Didier en 1975 propulsa le virage du pays vers la tendance progressiste de gauche et rejoignit les pays évoluant dans le concept marxiste-léniniste. Imbu de l'idéologie socialiste-communiste, Ratsiraka le nouvel homme fort du pouvoir adhère, à son âme et conscience, à l'esprit de Bandoeng. Mais personne n'était pas dupe que le non- alignement tant prêché s'agissait plutôt d'un glissement vers les grandes puissances orientales prônant la démocratie socialiste au détriment de l'Ouest, de la démocratie libérale et surtout d'une aspiration à se détacher du joug des grands capitalistes occidentaux. Evidemment, les pays occidentaux se méfièrent dudit « esprit de Bandoeng ». Ratsiraka Didier a été toujours solidaire avec les pays progressistes.  La gestion des affaires internes le prouva. Il nationalisait toutes les unités de production appartenant aux grands capitaux occidentaux dont en première ligne les grandes sociétés françaises. Madagasikara a été mis au ban de la communauté internationale version bloc de l'Ouest autrement dit les bailleurs de fonds traditionnels y comprises les Institutions de Bretton Woods.

Le régime Orange en place choisit librement le camp des non- alignés. Rajoelina épouse les fondamentaux de l'esprit de Bandoeng. Dans la guerre qui oppose l'Ukraine à la Russie, Madagasikara opte délibérément pour la voie du non- alignement. Ni à l'Ouest avec les pays soutenant l'Ukraine ni à l'Est s'affichant avec la Russie. Tout de même, la neutralité totale n'existe point. Il y a toujours quelque part un penchant qui ne dit pas son nom. L'option choisie irrite les partenaires techniques et financiers (PTF) de Madagasikara pour la simple raison qu'ils aimeraient voir la Grande île à leur côté. Ils n'arrivent pas à cacher leur déception et leur réticence.

 Mais, c'est une question de principe. Et il fallait respecter les uns et les autres selon leur choix identitaire. 

 

Ndrianaivo

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Editorial

  • Austérité, es-tu encore là !
    Une crainte ou anxiété ? Au rythme où vont les choses ces derniers temps, des observateurs inquiets se posent la juste question « l’austérité est-elle encore un sujet de pointe d’actualité ? ». Aurait-elle raté le train de la Refondation ? S’il existe un passage qui aurait le plus capté l’attention à travers deux discours solennels du Président de la Refondation de la République, le colonel Michaël Randrianirina dans deux endroits différents, à Ambohidahy et à Iavoloha, concerne la nécessité absolue de bien gérer la caisse publique. Le colonel Président a martelé qu’il faille réduire les dépenses publiques, les dépenses d’Etat au profit des domaines prioritaires et urgents à savoir, entre autres, les dépenses liées à l’énergie et les dépenses relatives au besoin de la population, des agents de l’Etat en situation dérisoire.

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