Depuis la nuit des temps, la terre se trouve au centre des intérêts et des préoccupations de l'humanité. A Madagasikara, les terres, le terroir, occupent une place prédominante dans le concept du patrimoine. Les générations anciennes jusqu'à nos jours vénèrent le culte des terres léguées par les ancêtres. Les « tanin-drazana » sont sacrées. Malgré l'évolution des idées vers un certain modernisme, les héritiers demeurent jaloux de leurs terres. La Reine Ranavalona 1ère décréta une loi interdisant toute vente des terres ou terrains aux Vazaha, lire « étrangers ». La Reine Mère fut, non seulement, très jalouse de l'intégrité territoriale de son royaume mais elle rejette catégoriquement la cession des « tanin-drazana » en dehors de ses sujets. Malheureusement, l'ironie du sort, ce fut son propre et très cher fils Rakotondradama qui a transgressé ladite loi. Au jour d'aujourd'hui, avec la grosse difficulté de la vie, des héritiers franchissent le Rubicon et cèdent leur précieux héritage aux étrangers pour la plupart des Karana sinon des Chinois.
L'Assemblée générale des Nations Unies consacre tous les ans une semaine de sensibilisation et de débats autour d'un thème combien très délicat et aussi crucial : la terre et l'aménagement du territoire.
La gestion des terres créent de vrais et de faux problèmes. Au japon avec une superficie de 377.972 km2, le pays du Soleil Levant doit abriter environ 120 millions d'habitants (2021). D'une densité de 333, 49 hab/km2. Ce qui pose évidemment un grave problème, le vrai, de gestion d'espace. Le pays a du « envahir » la mer ! Et Madagasikara, superficie 587.295 km2 pour 27.249.564 hab (2020) et d'une densité de 43, 5 hab/km2. On est donc en face de deux types de problèmes.
Au Japon, la population vit à l'étroit. Il manque d'espace ou de terrains. En dépit d'un taux de croissance démographique parmi les plus bas au monde, les Japonais doivent se contenter d'un minimum d'espace pour survivre. Le m2 de terrain se trouve parmi le plus cher au monde. Un vrai problème !
A Madagasikara, le pays est confronté aux deux aspects du problème, le vrai et le faux ! Le vrai, la mauvaise répartition de la population. Plus de 80 % des malagasy se concentrent sur les Hautes Terres centrales. Une situation qui provoque des tensions. Le faux, on se dispute de lopins de terre alors que le pays regorge d'espaces non occupés, encore libres.
En tout cas, la terre représente une valeur ou un capital inusable et inoxydable.
Ndrianaivo