Le marasme économique et l’ambiance effervescente pré-électorale sur le plan politique et social rendent compliquée la tâche des Forces de défense et de sécurité (FDS), et les exposent à des risques d’abus. Ils sont constamment sollicités, notamment les gendarmes, pour assurer le maintien de l’ordre. Etant la « gardienne de la Constitution et le garant de la sécurité de la population et ses biens » la mission dévolue à la Gendarmerie nationale relève d’une grande délicatesse. Les bérets noirs se trouvent au premier plan au front. Par conséquent, en première ligne des critiques. Ces derniers temps, la recrudescence des actes de banditisme (vols, rapts, viols, meurtres, etc.), les sautes d’humeur des étudiants d’université et les tensions de tout genre rendent vraiment très difficiles les tâches des bérets noirs. Vu la sauvagerie des bandits, les kidnappings en série, les provocations des étudiants, les Forces de l’ordre ont du mal à se maitriser elles-mêmes. Les dépassements et les dérives ne sont pas à écarter.
La gâchette facile. C’est une tentation sinon un risque qui lorgne à tout moment les agents armés, soldats, gendarmes et policiers. Dépêchés sur terrain au moment fort des tensions pour maintenir l’ordre et la sécurité, les éléments armés commettent souvent l’irréparable. A Alaotra, une série noire de rapts oblige les commandements de la Gendarmerie à dépêcher sur place des éléments afin de mettre un terme à ces actes sordides. Seulement, des hommes ont été abattus sans raison apparente valable en liaison au maintien de l’ordre. Accusés de gâchette facile, les éléments de la Gendarmerie justifient mal ces morts.
Violation de la franchise universitaire. Envoyés dare-dare au campus de l’école polytechnique de Vontovorona pour ramener l’ordre suite aux mouvements de grève des élèves-ingénieurs qui se sont montrés très violents en lançant des pierres du genre « Intifada » contre les éléments des Forces de l’ordre, ils ont pourchassé jusqu’à l’intérieur de l’école les étudiants. Ayant franchi la ligne rouge, les gendarmes ont commis une faute. Ils encaissent les balles des critiques et même un rappel à l’ordre d’en haut.
Le Général Serge Gellé, absent des cérémonies de commémoration du 29 mars 1947, sort du silence et présente publiquement ses excuses. Il assume la responsabilité des actes commis par ses éléments.
Un geste de grandeur morale rare qui illustre une exemplarité vivante.
Ndrianaivo