Publié dans Editorial

Communiqué de la discorde

Publié le lundi, 10 avril 2023

Le ministre de l’Intérieur Justin Tokely émet le 31 mars un communiqué interdisant tout meeting à caractère politique sur la place publique et cela, pour les besoins du maintien de l’ordre public et dans l’objectif de garantir  la sérénité nationale en cette veille de l’élection de novembre. Et le préfet de la ville d’enfoncer le clou en bétonnant devant la presse son intransigeance dans le respect du maintien de l’ordre public dans la Capitale et périphéries. C’est un impératif non négociable ! On ne plaisante point !
Ledit communiqué provoque un tollé général et sème des vagues dans le camp d’en face mais également d’une partie de la communauté internationale. De quoi se mêle-t-on ?
Evidemment, les grosses têtes de l’Opposition condamnent avec virulence les mesures prises par les autorités étatiques. Ils dénoncent selon eux la dérive autoritaire des tenants du pouvoir. Des prétendants potentiels à la magistrature suprême du pays dénoncent vivement les restrictions imposées qui, bien entendu, réduisent sensiblement leur marge de manœuvre.
A noter que ledit « communiqué » émanant de la « Patte d’éléphant » n’interdit pas toute réunion publique, il l’autorise seulement dans un espace clos et rejette tout attroupement sur la place publique. Bien sûr, dans le souci permanent et un impératif de préserver le maintien de l’ordre public ! Le Général Angelo Ravelonarivo, préfet de Tanà, a été clair et net sur ce sujet sensible.
Mais voilà, la communauté internationale, du moins une partie d’entre elle, s’en mêle et s’invite à réagir en faisant fi qu’il s’agisse d’une affaire interne d’un pays sinon d’un Etat indépendant et souverain. Elles se croient avoir le mandat et le devoir de faire part un communiqué, un contre-communiqué, signifiant leur avis sur le  Communiqué de la discorde du 31 mars du Gouvernement. En fait, les ambassades des Etats-Unis, de la France, de la Délégation de l’Union européenne, d’Allemagne, du Japon, du Royaume Uni, de la Suisse, de la Norvège ont signé un communiqué-conjoint faisant état de leurs « préoccupations » par rapport au fameux communiqué du 31 mars. Et nous de se demander en vertu de quoi et au nom de quel principe lesdites chancelleries, fussent-elles des partenaires techniques et financiers (PTF), s’arrogent-elles le droit de s’ingérer dans les affaires purement internes des malagasy. Quand le gouvernement français « s’entête » à faire passer le fameux Projet de réforme de Retraite faisant fi aux réactions de l’opinion française. Un forcing qui n’est digne d’un Etat jaloux de la notion de démocratie. Un Etat censé écouter son peule. Madagasikara n’a jamais eu l’intention d’émettre son avis car il s’agit d’une affaire purement interne aux français. Quand les partisans de l’ancien Président des Etats-Unis investissent par force le Capitole à la manière des hors-la-loi, les Malagasy n’ont pas jugé utile de réagir, etc. Et pourquoi quand Madagasikara prend des mesures pour garantir la paix civile, sérénité nationale et surtout la stabilité, au nom de quoi ces pays dits PTF s’offrent-ils le privilège de donner de la morale ?  Si ce n’est pas une flagrante immixtion dans les affaires internes des autres, cela y ressemble trop ! Une ingérence de trop !
Qu’on se respecte s’il vous plaît !

Fil infos

  • Statistique agricole - Lancement du 3e recensement général de l’agriculture
  • Gel de certains comptes - Manifestation des employés du groupe Sodiat à Mandrosoa Ivato
  • Concertation nationale - Un début cacophonique
  • La Gen Z et les OSC - Pour une charte de la Transition
  • BIANCO Fianarantsoa - Détournement de plus de 8 millions Ariary à l’IFIRP
  • Conjoncture - Départ surprise du président de la CENI
  • Actu-brèves
  • Assemblée nationale - Trois nouveaux groupes parlementaires en gestation
  • ACTU-BREVES
  • Première autoroute de Madagascar - Remise aux calendes grecques
Pub droite 1

Editorial

  • Logique des faits
    La CENI change de main. Andrianarisedo Dama cède la place à Rakotonarivo Thierry. En effet, poussé par la logique des faits qui prévalent en ce moment, l’ex- président de la Commission électorale nationale indépendante Andrianarisedo Dama admet lui-même que son départ de la tête de l’institution relevait d’une évidence … inévitable ! Rakotonarivo Thierry, administrateur civil de son état et vice-président nouvellement élu de la CENI, succède ainsi à Andrianarisedo Arsène Dama Retaf, magistrat de carrière qui, en fait, a présenté sa démission. Les postes des membres du bureau permanent ont aussi subi des changements de titulaire. En gros, un grand remue - ménage s’effectue au sein de cette entité en charge des élections et de référendum à Madagasikara. Un changement « exigé » par le vent nouveau qui souffle depuis les manifestations des jeunes du 25 septembre. Etant membre désigné pour le quota du Président de la République à…

A bout portant

AutoDiff