Publié dans Editorial

Enième « Avis de recherche »

Publié le vendredi, 07 avril 2023

On vole. On détourne. On dilapide. Et on disparait ! Autrement, on fait comme si de rien n’était. On s’en moque, etc. ! Triste voire alarmant constat surtout dans un pays pauvre comme le nôtre.

Hauts dignitaires tels des membres du Gouvernement, des parlementaires, de hauts responsables du genre directeurs généraux de société d’Etat se conduisent comme de véritables prédateurs dans la jungle. Comme des fauves affamés, ils ne laissent aucune chance de survie à leurs proies. Et cela, face à un peuple exsangue. 

Le Bureau indépendant anti-corruption (BIANCO) a lancé des avis de recherche contre deux anciens DG de la JIRAMA entre autres, Vonjy Seta Andriamanga et Rivo Herilala Radanielina. Enième avis de recherche qui, jusqu’à présent, n’a pas porté ses fruits. Des mandats d’arrêt sans suite ! En effet, l’impunité prend depuis des lustres ses quartiers. 

Des pillages sous toutes ses formes ont émaillé la vie du pays durant les dix dernières années. Bien auparavant, la Grande île devait subir les affres de malversations de certains dirigeants. Mais, le problème s’accentue ces derniers temps. Pillage des ressources naturelles, main basse sur des espèces endémiques et mis à sac des richesses minières, les ogres rôdant autour du pouvoir dévorent le pays. 

Le problème majeur qui hallucine ou plutôt inquiète les observateurs réside dans le fait que ces « criminels » agissent en toute sérénité. Ils n’ont aucun souci à se faire d’autant qu’une fois assouvis ils quittent le lieu pour disparaître à … jamais. Les cas de Vonjy Andriamanga et de Rivo Radanielina sont loin d’être des cas isolés.

Le régime Orange de Rajoelina Andry ambitionne de lutter sans fioritures contre la corruption, contre toutes formes de malversations - menant une vie dure à la Caisse de l’Etat, aux richesses nationales – qui au final appauvrissent le pays. Seulement, le mal, qui depuis un temps assez long d’inertie et de léthargie, a trouvé l’occasion de s’enraciner en profondeur. Les opérations de saupoudrage et de colmatage ne suffisent plus. Il fallait aller plus en profondeur et oser faire table rase sinon le pays restera toujours l’objet des actes sans foi ni loi. En soixante-trois ans d’indépendance, Madagasikara ne fait que reculer, que chuter et atterrir, à plate couture, au bas-fond. 

Le pays dispose depuis un certain temps une Juridiction habilitée à juger les grands délinquants de l’Etat, la Haute Cour de justice (HCJ). Cependant, elle ne pouvait pas fonctionner en raison de la vicissitude de la procédure de mise en accusation. En fait, selon le prescrit de la Constitution en la matière dans son article 133, en substance, les hauts dirigeants du pays peuvent être mis en accusation par l’Assemblée nationale (AN) statuant au scrutin public à la majorité absolue de ses membres. En réalité, c’est là que le blocage, pour enfin juger les auteurs de crime, survient. Il existe des dossiers impliquant d’anciens ministres soient transmis par la HCJ pour atterrir à l’AN afin que la Commission spéciale de mise en accusation les étudient et statuent par un vote à la majorité absolue pour enfin les renvoyer à la HCJ. Jusque-là, lesdits dossiers sont bloqués à Tsimbazaza. Les députés membres de la Commission ne daignent pas étudier les cas. 

L’assainissement de l’Administration a encore de long chemin à parcourir.

Ndrianaivo

Fil infos

  • Actu-brèves
  • Présidence - Vers un grand ménage
  • Actus-brèves
  • Fin des délestages dans un an - Rajoelina met son mandat en jeu
  • Exécutif - Nomination des trois premiers membres du Gouvernement
  • Résolution des délestages à Tanà - Quatre parcs solaires bientôt opérationnels
  • Mamy Ravatomanga  - « Il n’y a pas de milice à la MSA » 
  • Palais de Mahazoarivo - Ruphin Zafisambo nouveau Premier ministre
  • Manifestations - Les partisans du régime se font entendre
  • Crise malgache - Le secteur privé plaide pour la stabilité et la relance
Pub droite 1

Editorial

  • Code de la … rue !
    Nos confrères et consœurs qui font et refont le tour de la ville afin de glaner des informations vraies et en direct ont fait de l’amer constat : il n’y a plus de loi à Antananarivo, pas de code d’hygiène, pas de code la route. Il n’y a que la loi de la rue qui tient ! La population vit sous la loi des barrages. En effet, les barrages font la loi partout ! Des barrages érigés par les Forces de l’ordre afin de limiter strictement l’accès sur certains sites jugés hautement sensibles, interdits au public comme celui de la Place de l’indépendance populairement nommé « Place du 13 mai ». L’objectif évident étant pour les FDS de garantir au mieux l’ordre public et pour les tenants du régime en place de s’assurer le maximum de sureté pour la stabilité. Pour leur part, les grévistes et les manifestants de rue…

A bout portant

AutoDiff