Alors que l’opinion croyait à l’enterrement définitif de la hache de guerre entre les deux Institutions- clés de la République à savoir l’Exécutif (Gouvernement) et le Parlement (Assemblée nationale) que voilà subitement un coup de tonnerre s’éclate et ébranle le Palais.
Le second round du face-à-face entre les membres du Gouvernement et les députés n’a pas pu avoir lieu ! Après avoir fait attendre le Gouvernement, au grand complet, deux tours d’horloge durant, les députés ont fait savoir que la séance n’aura pas lieu. Quel culot ! Quelle effronterie ! Faire attendre tous les membres du Gouvernement dirigés par leur chef pendant deux heures de temps pour leur signifier finalement que le rendez-vous est reporté sine die sans avoir eu le moindre respect de faire part le ou les motifs d’ajournement. Ne serait-ce que par un minimum geste de courtoisie, le Bureau permanent aurait dû sauver la face par des mots quelconques d’excuse. Entre Institution de la République, on se respecte.
A travers ce comportement frisant des enfantillages, les députés manquent aussi de respect vis-à-vis de la Constitution. Selon l’article 101, le Gouvernement est tenu de présenter un rapport d’exécution de son programme qui, par la suite, sera suivi d’un débat. Une occasion pour les élus du peuple de s’enquérir de plus amples informations sur la gestion des affaires notamment concernant les sujets brûlants de l’heure entre autres l’insécurité, l’inflation, les délestages, etc. Une opportunité aussi pour les députés d’interpeller les membres de l’Exécutif sur les problèmes vécus sur terrain par le peuple. Supprimer ou snober sèchement une séance d’importance virale au détriment des intérêts supérieurs du pays traduit purement et simplement de l’immaturité politique, des enfantillages de trop.
Certes, l’Assemblée nationale, en sa qualité de représentant du Peuple, le détenteur suprême du pouvoir, démocratiquement parlant, n’a pas de compte à rendre au Gouvernement. C’est plutôt l’inverse qui tient lieu. Dans un régime comme le nôtre, la nomination du Premier ministre par le Chef de l’Etat dépend étroitement du schéma de la composition de l’Assemblée. La formation politique ou la plate-forme détenant la majorité dispose le droit de soumettre des noms auxquels le Président de la République doit en tenir compte pour la nomination définitive du chef de Gouvernement ainsi que la composition du Gouvernement.
Tenant compte d’énormes avantages en rémunérations et en nature, tirés de la caisse de l’Etat, de l’argent du peuple (volam-bahoaka), que perçoivent les élus parlementaires, ils ont l’obligation d’un minimum de geste de redevabilité envers la Nation.
Jusqu’à quand le pays devrait- il supporter des enfantillages de ce genre ? Des élus ou nommés se comportent en bébés gâtés. Des actes irresponsables et irréfléchis qui plombent tous les efforts de relance.
Ndrianaivo