Publié dans Editorial

Drapeau blanc

Publié le jeudi, 15 juin 2023

Ranavalona III, le dernier maitre des céans du Palais de Manjakamiadana, fit lever le drapeau blanc à l’issue de l’assaut final des troupes expéditionnaires françaises, dirigées par les Généraux Metzinger, Duchesne et Voiron. Après un périple souvent parsemé d’embuches, ils parvenaient à atteindre Antananarivo et bombardaient la Palais de la Reine le 1er octobre 1895. La reine, faute d’une armée organisée capable de résister, reconnait sa défaite.

Des détracteurs du régime Orange appellent ses sympathisants à hisser le drapeau blanc en lieu et place de l’étendard national aux couleurs blanc, rouge et vert. Et cela en réponse directe de l’appel solennel du chef de l’Etat Rajoelina Andry sur le parvis de l’esplanade de l’Hôtel de ville (Analakely Antananarivo) à l’adresse de chaque citoyen à hisser le drapeau national chez soi, le vendredi 2 juin. En effet, en l’honneur de la célébration du 63 ème anniversaire du retour à l’indépendance de Madagasikara le 26 juin 1960, chacun est convié à pavoiser le devant de sa maison du drapeau national. C’est un acte citoyen de premier plan sinon fondamental traduisant la fierté des Malagasy de la souveraineté et de la dignité de la Nation.

Le drapeau national est le symbole vivant et visible de la souveraineté d’un Etat indépendant dans le concert des Nations libres et indépendantes. A partir du 20 septembre 1960, date à laquelle l’Assemblée générale des Nations a voté l’admission de la République malagasy en tant  que membre à part entière, le drapeau a été hissé pour la première fois au siège de l’ONU à New-York.

En quoi cet appel à hisser le drapeau blanc incarne-t-il le déni ou encore la dénégation du droit de Madagasikara à la souveraineté et à la dignité ? Il s’agit d’un pur et simple refus d’appartenir à une Nation libre, d’être un citoyen de la République et de rejeter l’existence de Madagasikara en tant qu’Etat ! L’acte est grave dans la mesure où il traduit un désaveu aux luttes voire au sang versé par nos aînés pour reconquérir l’indépendance de notre patrie. Bref, un déni de droit à l’identité nationale.

Quand Ranavalona III ordonne à hisser le drapeau blanc, elle reconnait sa défaite. La reine en sa qualité de chef d’Etat capitule et abandonne. Les envahisseurs s’emparent du pays. Madagasikara perd sa souveraineté et devient un simple « bien » entre les mains des conquérants souvent sans foi ni loi ! Evidemment, on connait la suite et on l’a vécu jusqu’à nos jours. Et on boit la coupe jusqu’à la lie. Hélas !

Quel état d’esprit ces faux leaders politiques veulent-ils inculquer aux concitoyens ? L’esprit défaitiste. Ils veulent éduquer les gens dans un état d’esprit négativiste, d’abandon et de démission tout en entretenant la culture de l’échec comme point de référence. A la fois très grave et très dangereux pour le pays tout entier ! Mais ce qui est encore pire réside du fait que le drapeau blanc devant soi, en cette fête nationale, signifie un manque flagrant de respect et de redevabilité vis-à-vis de nos aînés, des héros qui ont versé leur sang, afin que nous, les générations d’aujourd’hui et de demain, puissions jouir le droit à la liberté et à la dignité.

Soyons honnêtes, le drapeau national n’appartient à aucun régime politique ! 

 

Ndrianaivo

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Editorial

  • Date maudite !
    Treize mai, date à effacer ! Ce samedi, jour pas comme tous les autres samedis, 13 mai 1972, date où les mouvements de grève des étudiants grossis par tous les élèves de la Capitale, prenaient une allure radicale, point de non retour, sur l’Avenue de l’Indépendance, devant l’Hôtel de Ville, baptisée désormais Place du Treize mai. Il y a cinquante-trois ans en ce jour du 13 mai 2025, les Forces républicaines de sécurité (FRS) chargeaient à balles réelles les manifestants à Analakely devant l’ancien Hôtel de Ville. Le sang a coulé ! Il y a eu des morts et des morts ! Les choses allaient se précipiter. Pris de panique sinon aux abois, feu Président de la République Philibert Tsiranana enchaînait des décisions qui aboutirent, au final, à la chute du régime PSD. Le Général de Division Gabriel Ramanantsoa, Chef d’ Etat-major de l’Armée prit les rênes du pouvoir suite…

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