Le président directeur général du Groupe SODIAT, Maminiaina Ravatomanga, lors de sa récente intervention télévisée a crevé l’abcès. Quand un homme discret et peu bavard comme lui finit par crier à sa manière au scandale, tout simplement parce que le pire a été franchi. La ligne rouge dépassée ! En effet, la vanille s’achète auprès des producteurs à 2000 ariary ! Pas plus que le prix du kilo des haricots verts sur l’étal du marché de quartier. Jamais, le prix de ce produit de fierté nationale n’a baissé jusqu’à un tel niveau. La vanille malagasy s’agenouille et avec elle, les paysans producteurs rampent.
Mamy Ravatomanga, en sa qualité d’opérateur économique, conscient du danger et surtout en tant que membre actif du Conseil national de la vanille (CNV), déplore et accuse ! Il ne va pas avec le dos de la cuillère pour dénoncer les bavures et les imprudences. Etre dans le giron du régime, soutenant fidèlement l’homme fort du pays, ne l’empêche pas de pointer du doigt les défaillances de certains responsables étatiques pour, au final, faire dégringoler ce produit de marque qui symbolise la fierté et l’identité nationale au niveau trop bas. Nul n’est pas sans savoir la place d’honneur de la Grande île à l’échelle mondiale quand on évoque la qualité et quantité produite de la vanille dans le pays caracolant au rang de premier mondial. A ce titre, Antalaha est la capitale mondiale de la vanille (naturelle). Mais attention, les autres comme La Réunion, l’Indonésie, etc. ne se laisseront pas faire. Ils guettent de plus près le parcours de la vanille malagasy et n’hésitent pas à le détrôner dès les moindres occasions, les moindres failles. Du moment que les dirigeants ont cédé à la pression d’accepter l’inacceptable, la libéralisation, ils signent la mort subite de la vanille. Il va falloir corriger le tir. Mais attention, l’exercice sera des plus difficiles et complexes. En tout cas, le recours à une éventuelle subvention sera le dernier à envisager. La vulnérable caisse de l’Etat n’en peut plus. Déjà, avec les inacceptables subventions accordées à la JIRAMA, le pays endure le pire. Donc, il va falloir creuser ailleurs pour dénicher d’autres issues.
Le PDG Ravatomanga ne voulait pas rater l’occasion de tirer des rafales en direction des politiciens. Là où la politique politicienne fourre son nez, c’est toujours la pagaille.
Le Nord vit en ces temps-ci les moments les plus durs de sa vie. La pauvreté est à vue d’œil.
Ndrianaivo