Madagasikara, pays à vocation agricole, d’une population composée d’au moins 80 % de paysans vivant du monde rural, cherche en ces temps-ci les voies et les moyens à redonner une seconde vie à ce secteur d’activité stratégique qu’est l’agriculture. Un acte de résurrection non seulement pour la survie de la grande majorité de la population mais aussi et surtout pour le besoin vital de la relance de l’économie nationale.
Jusqu’aux années 60-70, l’agriculture affichait un essor tangible. Les produits d’élevage, de cultures vivrières et d’exportation faisaient de la Grande île un pays de référence en Afrique (francophone).
L’élevage bovin faisant la renommée du pays atteignit un certain moment un niveau tel que le nombre des têtes de bœufs dépassait celui de la population nationale. Le vol des bœufs existait depuis toujours mais cela n’affectait en rien la production.
La production rizicole prospérait. La Grande île figurait parmi les greniers à riz de l’Afrique. On exportait notamment le riz de luxe, le célèbre « riz rouge », vers le marché européen et américain. Malheureusement, depuis les années 80, la production chutait et le pays commençait à importer jusqu’à ce jour. Les importations de riz pour le besoin quotidien des malagasy crève les fragiles moyens du pays. La dépendance alimentaire (du riz) jette de l’ombre à la dignité de la nation. Les Malagasy étant de gros consommateurs de ce type d’aliment.
Les cultures d’exportation (vanille, girofle et café), prospéraient. D’ailleurs, la Grande île caracolait en tête de peloton de la production à l’instar de la vanille qui, comme on le sait, traverse des moments difficiles actuellement.
Durant les années 60, Madagasikara fut la vitrine des pays voisins de l’océan Indien pour certains produits agricoles. On l’appelait, à l’époque, l’eldorado de l’océan Indien. Mais, le déclin de l’agriculture qui n’arrive plus à satisfaire les besoins vitaux d’une population sans cesse croissante entraine la chute du pays tout entier. Les dirigeants successifs durent affronter le caprice de l’insuffisance alimentaire qui devient chronique.
Les bonnes initiatives comme celles de la Foire internationale de l’Agriculture (FIA) arrive au bon moment sinon à point nommé ! Le pays doit se recréer ou se réinventer des opportunités afin de relancer ce secteur (l’agriculture) hautement stratégique. Il faut qu’on revienne à la terre !
Le développement de l’industrie est une chose, la renaissance de l’agriculture en est une autre. Les deux doivent contribuer de façon solidaire et simultanée à la relance générale du pays. En tout cas, la reconquête de l’autosuffisance alimentaire doit obligatoirement passer par le circuit intégrant et l’industrie et l’agriculture. L’interdépendance de l’industrie et de l’agriculture fait partie des défis majeurs auxquels tout régime politique qui se respecte doit relever nécessairement.
La FIA qui vient de se tenir à l’expo Forello constitue un levier très prometteur pour l’avenir du pays.
Ndrianaivo