Publié dans Editorial

Nulle autre

Publié le jeudi, 26 octobre 2023


Existe-t-il une issue conduisant le pays vers le règlement des conflits entre les protagonistes et vers la paix civile autre que celle passant par l’élection ? Apparemment, non. Sauf par la voie des urnes où le peuple souverain décide. Il détient, à lui-seul, le pouvoir de départager les postulants à des postes électifs comme la magistrature suprême du pays, les parlementaires et édiles communaux.
La Grande île est tiraillée, en cette période tumultueuse avant le vote, par des  militants aux idées obtuses et des responsables faisant preuve de fermeté. Les positions n’ont, pour le moment, aucune chance de se rapprocher. Des idées fixes qui se durcissent au fil du temps. Deux blocs inconciliables,  durs comme les rochers, s’affrontent autour de l’élection présidentielle devant avoir lieu ce mois prochain (novembre). Un sujet explosif risquant de démolir les espoirs de reconstruction du pays.
Dès le début de l’année, les positions sont diamétralement opposées. Comme des chiens de faïence,  deux camps se toisent. Bataille de communiqués, déversements de fausses nouvelles, embrasement de la toile, bref des chamailleries et des enfantillages creux polluent l’atmosphère.
Le camp de l’Opposition  échaudé par les chefs d’église (FFKM) réclame, à cor et à cri, la tenue d’une  conférence nationale. Les grosses têtes du RMDM, en première ligne l’ancien Chef d’Etat Ravalomanana Marc, s’évertuent à démontrer la nécessité de passer par une concertation nationale avant d’aboutir à une éventuelle élection. Ils bétonnent l’idée selon laquelle le pays traverse « une crise » qu’il faille d’abord et à tout prix régler avant toute consultation populaire. Des sujets de discorde que les fidèles au mode opératoire secouant le régime en place et menaçant à tout moment la stabilité du pays chérissent. Les Ravalomanana Marc, Hery Rajaonarimampianina, Rolland Ratsiraka, Hajo Andrianainarivelo et bien d’autres, ayant déposé leurs dossiers de candidature et ayant payé les cautions de 200 millions d’ariary intensifient leur mouvement en orientant la « lutte » vers d’autres horizons dont l’ultime objectif vise le report aux calendes grecques le scrutin du 16 novembre. Les onze candidats moins un membre du collectif croient dur comme fer l’inopportunité d’aller aux urnes à la date prévue. Il faudrait bien avant, disent-ils, se mettre autour d’une table pour discuter affaires nationales qui, selon toujours les membres du collectif, comportent en elles des problèmes à résoudre. Certains observateurs s’étonnent tout de même des agissements de nos politiciens dans leur manœuvre qui visiblement manque de poigne et du sérieux. Ils persistent dans une position difficilement défendable.
Pour sa part, le camp du pouvoir maintient mordicus une position qui n’a changé d’un seul iota depuis le début de la saga. Du sommet de l’Etat aux membres du Gouvernement, on défend la même ligne, quelle que soit la tournure des évènements. D’Iavoloha à Mahazoarivo, on martèle qu’il n’y a pas de crise à Madagasikara pouvant nécessiter sinon justifier la tenue encore moins l’organisation d’une quelconque « rencontre » à l’échelle nationale. Une conférence ou concertation nationale n’a pas de raison d’être. Et pour cause, il n’y a pas de crise à Madagasikara. Il y a tout juste des fantasmes mal assimilés.
Le régime par le biais du Gouvernement collégial et leurs sympathisants prêchent la nécessité absolue d’aller au vote ce 16 novembre. Nulle autre issue ne conduira vers la sortie.   
Ndrianaivo                                


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Editorial

  • Vulgaire face-à-face
    C’est encore loin, très loin le « renouveau » ou « refondation », c’est selon. Annoncé avec tam-tam sur les stations de radio et de télévision nationales ou même privées, le face-à-face entre le Gouvernement et les députés de l’Assemblée nationale devait avoir lieu le lundi 17 novembre. En réalité, cinq membres du Gouvernement ont été convoqués par les élus du peuple à savoir les ministres des Travaux publics, de la Santé publique, de l’Education nationale, de l’Energie et des Hydrocarbures, de l’Eau, de l’Hygiène et de l’Assainissement et de la Décentralisation. En tout, six départements clés autour desquels s’articule le bon déroulement du quotidien du peuple. Jusque-là, rien de répréhensible ni d’objection ! C’est un droit constitutionnel prévu par la loi fondamentale que les représentants du peuple « convoquent » des membres de l’Exécutif et cela afin de rendre compte des stratégies que lesdits ministres convoqués entendent entreprendre afin…

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