En Europe, les fêtes de fin d’année, Noël et le Nouvel An, sont traditionnellement synonymes de repos sinon de trêve, communément appelée la « trêve des confiseurs ». En effet, les professionnels de la confiserie s’accordent un temps de répit et cela pour jouir en famille des moments précieux de Fin d’année. On arrête pour un temps toute activité professionnelle à même des joutes commerciales entre concurrents. A Madagasikara, à l’époque royale, les missionnaires ont subtilement imposé leurs … fêtes en remplacement en lieu et place de nos jouissances traditionnelles. En fait, ils n’ont pas seulement amené la Bible mais également leur culture. En Imerina, les sujets fêtèrent en liesse chaque année le « Fandroana » (Bain royal) qui coïncide en principe avec le jour de l’anniversaire du souverain ou de la souveraine. Les missionnaires ont introduit l’usage du calendrier grégorien. Le 25 décembre, le jour de Noël, et le premier janvier du nouvel An deviennent des jours de liesse en écartant au fil des années la fête nationale traditionnelle, le « Fandroana ». La colère de la Reine-Mère Ranavalona se comprend légitimement ainsi de ce fait. En tout cas, jouissances importées ou locales, tout le monde se donne l’occasion de se reposer profitant de ce court moment pour souffler.
C’est une tradition dont personne ne voit pas l’inconvénient. Pour le Collectif des 11 candidats dont un des membres a demandé une trêve politique, il leur faut nécessairement du temps pour réflexion. Echec et fatigue pesant, la bande à Ravalo doit réellement profiter de cette pause voulue par un de ses compagnons de rue afin d’y voir mieux ! Les résultats officiels étant proclamés tandis que la cérémonie solennelle d’investiture dans quatre jours, les irréductibles du Collectif n’ont plus aucune chance de renverser la vapeur. Il leur faut se rendre à l’évidence qu’il va falloir attendre cinq ans pour se remettre en selle si le goût leur reviendra.
Compte tenu de l’erreur stratégique flagrante, de la défaite cuisante qui en découle et de la lassitude qui pèse, les têtes brûlées du Collectif ont besoin plus que le temps de la trêve des confiseurs. Le temps de la rumination s’impose qui en fait nécessite un sacré bout de temps quitte à réserver toute la traversée du désert à l’examen de conscience.
D’ailleurs, l’œuvre de redressement du pays exige des moments de sérénité. Il est pratiquement impensable de travailler dans un contexte de trouble encore moins de déstabilisation. La vulnérabilité dans laquelle Madagasikara se trouve bloqué, nous oblige à faire des concessions de telle sorte qu’on puisse avoir les coudées franches sur un large temps. Tout le monde doit accepter de donner les chances aux hauts responsables d’agir en toute liberté et en toute quiétude.
Ndrianaivo