Publié dans Editorial

Sujet délicat !

Publié le mardi, 12 décembre 2023

Une note circulaire du ministère de l’Education nationale fait le buzz. Une instruction ministérielle « in fine » à l’intention des responsables au sein des établissements primaires, secondaires N I et N II, de la préscolaire en terminales, interdisant la démonstration en classe de l’usage des outils contraceptifs notamment les préservatifs dans le cadre de l’éducation sexuelle, crée des vagues, défraie la chronique.

A la veille imminente de la grande et solennelle cérémonie dans l’endroit mythique, le Stade Barea, qui focalise les esprits, d’autres faits réussissent à capter l’attention. L’insécurité, les délestages et certain sujet délicat, tel l’éducation sexuelle qui suscite des débats, n’arrêtent pas d’inquiéter. 

L’éducation sexuelle en milieu scolaire a pris du temps pour intégrer dans les programmes. Elle a dû batailler longuement contre certains blocages venant des parents d’élèves, des autorités traditionnelles respectant strictement les us et coutumes de chaque Région de l’île. Et pour cause, la sexualité relève du domaine strictement privé sinon intime dans la mentalité des Malagasy. Elle revêt un caractère tabou. Dans une famille malagasy, le sexe ne se parle jamais ouvertement entre parents et enfants. Dans le monde occidental, en Europe ou aux Etats-Unis, une mère de famille discute sinon traite sans problème, sans intermédiaire, la question sexuelle avec sa fille. L’éducation sexuelle commence à la maison si bien qu’à l’âge de la majorité, à 18 ans, une fille sait bien en général quelle conduite ou attitude à prendre sexuellement parlant. La mère, elle-même, propose des préservatifs à utiliser. A Madagasikara, en Afrique en général, dans le monde oriental globalement, la situation est tout autre. Il y a tout de même une culture et des us et coutumes à considérer.

L’implication de l’éducation sexuelle dans les programmes scolaires, au niveau secondaire, constitue une avancée notable. Mais, il va falloir aller progressivement sans brûler les étapes. Les dispositions prises par les responsables de l’Education nationale, allant dans le sens des précautions relatives à l’éducation sexuelle, s’inscrivent dans cette logique. Il y a le texte de la loi mais il y en a aussi la culture propre à un pays qu’il faut prendre en considération. 

En tant qu’ancien chef d’établissement scolaire niveau secondaire II, humblement que je considère la mesure actée par le MEN comme valable. Les responsables du « Trano boribory » veulent prioriser l’option « abstinence ». En ma qualité de proviseur, il m’était arrivé à l’époque de choisir la même disposition en classe.

La démonstration de la pratique des préservatifs en classe court certain risque dont l’incitation à la débauche. Etant donné le niveau intellectuel modeste en général de la population surtout nos jeunes qui sont sexuellement précoces pour certains cas dans certaines Régions, le risque de la dérive est à craindre.

Le choix de prioriser l’éducation à l’abstinence est le meilleur. Evidemment, il s’agit d’un travail de longue haleine mais il faut commencer par le commencement. Une mobilisation générale déployée à partir de la stratégie établie par le MEN au départ de la classe, vaut mieux entre toutes. L’implémentation de la société civile, des responsables religieux de toute obédience s’avère plus que nécessaire. Le rôle tenu par les parents à élever leurs progénitures dans la sagesse de l’abstinence occupe une place primordiale.  

Sujet délicat, l’éducation sexuelle mérite une attention particulière.

 

Ndrianaivo

Fil infos

  • Première autoroute de Madagascar - Remise aux calendes grecques
  • Actu-brèves
  • Autoroute Tana–Toamasina - Le projet en suspens
  • Actu-brèves
  • Gouvernement - Un mois après, des ministres encore méconnus
  • Futures élections - Mise en place d’un nouveau cadre juridique électoral inclusif et consensuel
  • Déstabilisation supposée de la Refondation de la République - Silence total !
  • Actu-brèves
  • Vie de la Nation - Le Cardinal Tsarahazana dénonce un « christianisme de façade »
  • Actu-brèves

La Une

Pub droite 1

Editorial

  • Vigilance requise
    Attention ! « Mananika ny trambo ». La bête grimpe et rampe. Elle atteint la ligne rouge. Les sentinelles ne doivent pas baisser la garde. De quoi s’agit-il ! En cette semaine qui s’achève ce samedi 6 décembre débutait, le lundi 1er décembre par la célébration de la Journée mondiale de la lutte contre le Syndrome immunitaire déficitaire acquis, le SIDA. Un peu partout dans le monde, surtout dans les grandes agglomérations à risque, les autorités sanitaires organisèrent des manifestations parfois à caractère festif ou autres de nature à transmettre des messages forts sur le danger que représente le VIH / SIDA. Des mobilisations pour la conscientisation de la population notamment des jeunes, population à risque, sur la conduite à tenir. A Madagasikara, comme dans la plupart des pays à population jeune, le pays s’expose de plus en plus dangereusement aux griffes de cette terrible maladie. Ces deux dernières décennies,…

A bout portant

AutoDiff