Publié dans Editorial

Dévouement séculaire

Publié le lundi, 18 décembre 2023

120 ans d’âge, il fallait le faire et le vivre ! Un siècle et quart d’action d’éducation plutôt de rééducation sinon de réinsertion dans un milieu difficile ou à problème, il fallait le faire avec bien entendu une forte dose de dévouement.

Le Centre de rééducation des mineurs en conflit avec la loi dits « zaza maditra » sis Mandrosoa Anosiala, communément appelé « Anjanamasina », dans le District d’Ambohidratrimo, fête ses 120 d’existence. Rappel historique. Créé au début siècle dernier, vers 1903, à l’aube de la colonisation à Madagasikara, le Centre de rééducation des mineurs se destinait, à l’époque, à redresser les enfants délinquants des colons. Déjà au début de la colonisation, les parents colons durent affronter de multiples problèmes, entre autres,  l’éducation de leurs propres enfants. Certains d’entre eux s’écartent du droit chemin. Ainsi, les colons devaient faire face aux problèmes liés à la question de « pacification » des indigènes qui entre autres étaient réticents à leur présence pour occuper leurs sols et ont dû affronter en parallèle le comportement difficile de leurs enfants qui s’adaptèrent mal au nouveau cadre de vie.

Les colons qui débarquèrent à la colonie provinrent en général de familles modestes. On leur avait promis le paradis ou l’eldorado  à Madagasikara. Arrivés sur place, la réalité a été tout autre ! Dépités, pour la plupart, ces colons se sentirent indésirables. Les autochtones se méfièrent de leur présence. Les Malagasy redoutèrent l’occupation illicite de leurs terrains. D’ailleurs, il y avait eu des affrontements. Ce phénomène de rejet se constatait un peu partout. Condamnés à accepter l’occupation, les indigènes quittent leurs villages et s’enfuient dans la forêt. Ils refusent de devenir des « boton’ny vazaha ». C’est dans ce contexte conflictuel que doivent s’adapter les enfants des colons. Certains d’entre eux dévient du droit chemin.

En 1960, les nouveaux dirigeants récupèrent le Centre et baptisèrent en « Centre de rééducation des mineurs », « Akany fitaizana zaza maditra » ou « zaza mania ». En plus de la rééducation classique, le Centre offre une éducation mentale et spirituelle et également un enseignement de base qui leur permet de se présenter aux examens officiels. Certains parmi eux ont réussi plus tard dans leurs études et deviennent médecins ou enseignants ou autres. On compte actuellement 77 pensionnaires au Centre.

Lors de son allocation, la ministre de la Justice, garde des Sceaux, Landy Randriamanantenasoa, devait recadrer et réitérer l’objectif assigné à ce Centre à savoir « rééduquer voire redresser des jeunes en conflit avec la loi ». Des jeunes qui ont dévié du droit chemin et qu’il faudrait remettre dans le sens normal de la vie. Une mission, loin d’être évidente, qui requiert un dévouement exemplaire. 

Il va sans dire que la nécessité de la présence d’un tel Centre explique l’existence en permanence du  conflit de génération que la plupart des parents malagasy n’arrivent pas à gérer. Le fait que la majorité des pensionnaires se recrutent parmi les familles vulnérables traduit le lien de causalité entre la misère et la délinquance.

Dans une société moderne, un tel Centre est appelé à disparaître dans la mesure où tous les responsables, parents, éducateurs et dirigeants à tous les niveaux, doivent prendre pleinement conscience de leur responsabilité.

 

Ndrianaivo

Fil infos

  • Actu-brèves
  • Vie de la Nation - Siteny Randrianasoloniaiko, député ou influenceur Facebook ?
  • Cyclone Honde dans le Sud - Rajoelina apporte son soutien de « Raiamandreny » aux sinistrés 
  • Face aux sinistrés du cyclone Honde - Tinoka Roberto fustige l’inaction de Siteny Randrianasoloniaiko
  • Actu-brèves
  • Evasion de Madagascar - Houcine Arfa refait surface
  • Spoliateurs fonciers à Antananarivo - Un réseau de faussaires démantelé 
  • « Zéro faim » - 3,5 millions d’euros pour la sécurité alimentaire
  • Opposition malgache - Une machine à saboter !
  • Ambatondrazaka - 53 maires d’Alaotra- Mangoro officiellement installés
Pub droite 1

Editorial

  • Honde détruit !
    Honde de choc ! Bilan déplorable. Macabre constat. Tels sont les impacts directs après le passage du cyclone tropical Honde dans la partie Sud et Sud-ouest de la Grande île. Le Bureau national de gestion des risques et des catastrophes (BNGRC) fait état d’un lourd bilan passant de 3 à 8 victimes et des milliers de sinistrés dans le Sud et Sud-ouest du pays. On note aussi dans ce sens des dégâts matériels considérables. Des infrastructures sanitaires et scolaires décoiffées détruites sinon inutilisables dans l’immédiat. Le Chef de l’Etat Rajoelina Andry en sa qualité de Raiamandreny de la Nation se trouve sur place dans les zones sinistrées pour réconforter les concitoyens en détresse et leur apporter de quoi supporter la catastrophe. Madagasikara, dans la ligne directe du phénomène El Nino et faisant partie des pays tropicaux doivent subir tous les ans les affres des intempéries dues au passage des cyclones…

A bout portant

AutoDiff