Publié dans Editorial

Débat toujours ouvert

Publié le mercredi, 27 décembre 2023

Faudrait-on encore se livrer à des dépenses extra pour les fêtes de fin d’année ? Compte tenu de la vulnérabilité et de la frilosité des bourses de la grande majorité des familles malagasy, en ces temps-ci, devrait-on encore et toujours consacrer de grosses sommes pour satisfaire les caprices et cela, au final, pour des prunes sinon des futilités ? Un sujet de débat national qui mérite l’attention.

Un collègue et confrère d’un quotidien national, très remonté face à la situation s’écriait ainsi « halte aux dépenses excessives ! »  A travers ce rappel à l’ordre, on voit apparaître le souci d’un citoyen qui se veut être responsable du dégât causé par des gestes inconscients et irresponsables de chacun en cette période de fêtes de fin d’année. Traditionnellement, les jouissances de la Nativité et celle de la Saint-Sylvestre creusent trop les modestes bourses des gens. Il y a quelques dizaines d’années de cela, les parents et les amis ne se privèrent pas, en pareille circonstance, le plaisir de se procurer de nouveaux habits ainsi que des jouets et bien sûr des friandises.

Mais par les temps qui courent, dans une ambiance de difficultés financières pour ne pas le dire dans une misère ambiante, il devient de plus en plus difficile de se donner satisfaction des envies surtout celles des petits enfants. Le journaliste en question, en tant qu’observateur de la vie sociale, s’insurge en voyant la « ruée » vers les magasins pour la plupart chinois, la bousculade dans les quartiers commerciaux et les marchés  tels Behoririka, Isotry, Mahamasina, etc., pour un shopping qui crève la bourse. D’autant que les articles, habits ou jouets, et les volailles s’obtiennent à des coûts nettement au-dessus des moyens de la population déjà courbée sous joug des charges quotidiennes (loyers, JIRAMA, frais de transport, écolages, nourritures, etc.).  Au final, se payer le luxe de disposer le minimum nécessaire pour les fêtes de fin d’année coûte cher, trop cher. En outre, la spirale de l’inflation tord le cou des pauvres consommateurs. Et le mois de janvier sera, comme d’habitude, le mois le plus long et le plus dur à passer. C’est le mois où les usuriers font le maximum de leurs sales besognes. Tout le monde, du moins un nombre non  négligeable du peuple, se précipite vers ces individus sans scrupules qui s’enrichissent indument du malheur des autres. 

Il n’y a pas que les fêtes de fin d’année qui creusent un trou béant à la malingre bourse des gens, il faut bien noter également la persistance des « fomban-drazana », entre autres, les « famadihan-drazana », les fameux retournements des morts. Une pratique ancestrale visible surtout sur les Hautes Terres centrales. En ces temps compliqués notamment en ce qui concerne les possibilités financières qui se dégradent au fil du temps, il est inconcevable de devoir s’occuper des morts plus que les vivants végétant dans une misère insoutenable. D’autant plus que cette pratique désuète voire révolue étrangle, la corde au cou, surtout des petites gens.

Le temps d’amorcer une table ronde portant sur des thèmes relatifs aux pratiques sociales héritées ou non des ancêtres mais dont les impacts créent des difficultés matérielles auprès de la population, en particulier la majorité des gens toujours engluées dans ces habitudes dégradantes arrive.

 

Ndrianaivo

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Editorial

  • Lueur d’espoir !
    Tout n’est pas noir. Une source de lumière apparait à l’horizon. Et l’espoir est permis. En dépit des galères éternelles que la misère nous impose, que l’insécurité nous étreint et que la JIRAMA nous empoisonne tous les jours, une lueur d’espoir nous embaume le cœur. Tous les efforts sont mis en branle mais la misère persiste et signe. Avec un revenu mensuel moyen de 40 euros ou 43 dollars par habitant, de sources autorisées de la Banque mondiale, Madagasikara reste parmi les cinq pays les plus pauvres de la planète. A titre d’illustration, Rwanda 76 dollars, France 3482 euros. Comparaison n’est pas raison mais les chiffres sont là. Ils évoquent certaines situations comparatives indéniables. Les insuffisances chroniques alimentaires surtout dans le grand Sud trahissent malgré les tentatives de certains responsables de relativiser le cas.

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