Publié dans Editorial

Culte de l’impunité !

Publié le lundi, 12 février 2024

A intervalle de quelques jours, deux hautes personnalités du monde de la Justice pointaient du doigt   des élus de l’Assemblée nationale entretenant visiblement le culte de l’impunité. En effet, Florent Rakotoarisoa président de la Haute Cour constitutionnelle (HCC) et Benjamin Alexis Rakotomandimby procureur général de la Cour suprême (PGCS) déplorent l’incurie de certains représentants du peuple au sein de l’Assemblée nationale. En gros, ils fustigent la Commission d’accusation auprès de l’AN du fait qu’elle traine les pieds pour traiter les 14 dossiers transmis par la Haute Cour de justice. Soit, la commission retient les accusations et renvoie les dossiers à la HCJ ! Soit, elle rejette et point final ! 

Le président de la Haute Cour constitutionnelle, Florent Rakotoarisoa mettait à profit le passage du président du Sénat, le Général en retraite, Ravalomanana Richard aux fins de déclarer son patrimoine, une obligation devant la loi, de faire état de son inquiétude mêlée d’indignation relative à l’impuissance de la Haute Cour de justice pour assumer sa mission. En effet, durant les cinq ans de son existence cette Haute juridiction n’a pu traiter pour jugement aucun dossier impliquant des anciens hauts dirigeants du pays. En cause, l’ ‘‘inopérabilité’’ de la Commission de mise en accusation près de l’Assemblée nationale. A chaque séance devant statuer les dossiers transmis par la HCJ, le quorum n’a jamais été atteint. Les députés membres de la Commission boudent. Et donc, les dossiers restent en suspens. Un comportement indélicat que le président de la HCC n’hésite point à qualifier de blocage.

Le procureur général de la Cour suprême, Benjamin Alexis Rakotomandimby, lors de l’audience solennelle marquant la rentrée judiciaire 2024, le lundi 5 février, toucha mot du fonctionnement apparemment bloqué de la Haute Cour de justice. En sa qualité de PGCS, il représente le ministère public auprès de la HCJ. Et à ce titre, il est responsable de toute communication concernant la HCJ. Ibidem, l’initiative de poursuite émane du PGCS. Ainsi, il est dans son droit et son devoir que le PGCS fasse un « rappel à l’ordre » sur certain manquement de certaines Institutions. Evidemment, Benjamin Alexis Rakotomandimby qui n’est pas un nouveau-né en matière de droit et de tact a pris toutes les précautions pour ne pas froisser les susceptibilités en remettant les pendules à l’heure. Il est temps sinon déjà trop tard que les députés daignent statuer sur le sort des 14 dossiers classés dans le tiroir de la Commission et les envoyés à la HCJ.

Comble de l’ironie du sort ! L’ancien Président Rajaonarimampianina a failli perdre son fauteuil à cause de la non- mise en place de la HCJ dans le délai imposé par la Constitution. Même, s’il en a pu le faire, il a laissé des plumes en 2018. Finalement installée, la fameuse HCJ n’a jamais pu fonctionner normalement. Une ironie de mauvais goût !

En somme, il semble que l’on entretienne farouchement l’impunité chez nous facilitant ainsi la corruption. L’immunité dont jouissent de hauts dirigeants contribue largement à tout favoriser. Et si nous avions un brin d’honnêteté intellectuelle en se posant la question « pourquoi cette misère qui nous étrangle ? » La réponse vient principalement de la corruption qui gangrène de partout confortée par le culte de l’impunité qui s’érige en système.

 

Ndrianaivo

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  • Traitement de cheval
    Le Chef de l’Etat, Rajoelina Andry Nirina, a reçu en audience au Palais d’Etat d’Iavoloha, les membres du Conseil Supérieur de la magistrature conduit par le garde des Sceaux, ministre de la Justice, Rakotomandimby Benjamin. Il a été question durant la rencontre au sommet entre le Premier Magistrat du pays et l’Instance supérieure nationale coiffant la Magistrature judiciaire, le CSM. En fait, le CSM gère la carrière des magistrats du pays (avancements, promotions, affectations, sanctions, etc.). Le président de droit du CSM et en sa qualité de Chef de l’Etat, Rajoelina Andry, a profité de l’occasion de mettre les points sur les « i ». Rajoelina vitupère contre les indélicatesses de certains magistrats dans l’exercice de leur fonction. Précisément, à l’encontre des magistrats, pas tous d’ailleurs heureusement, d’abuser de leur fonction pour s’enrichir indûment, sur le dos des vulnérables justiciables. En d’autres termes, s’adonner à la corruption ! En fait,…

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