Publié dans Editorial

Test de grandeur nature

Publié le dimanche, 28 avril 2024

Le marché trihebdomadaire, du vendredi au dimanche, à Analakely devait prendre effet ce week-end dernier. Les autorités de la Commune urbaine d’Antananarivo (CUA), sous la houlette du président de la délégation spéciale (PDS) Ramanambintana Richard ont pris des mesures courageuses et parfois impopulaires tendant à réorganiser le grand et historique marché de la Capitale à Analakely. 

Point d’histoire. Le marché d’Analakely qui se tenait principalement jadis le jour du « Zoma », vendredi,  existe depuis les époques royales. Ce qui valait l’ancien nom de ce site légendaire  d’Analakely sur l’ancienne esplanade « Anjoma ». Le grand Roi Andrianampoinimerina organisait selon les jours de la semaine les marchés au cœur de l’Imerina : Alatsinain’ny  Ambazaha, Talatan’ny Volonondry, Alarobian’Ambatomanga, Alakamisin’ny Fenoarivo, Zoma an ‘Analakely, Sabotsin’ny Namehena. Ce furent des lieux d’échanges hebdomadaires où les Ambanilanitra « sujets du roi » se retrouvèrent pour échanger leurs produits vivriers au moyen des trocs et aussi surtout de se partager des nouvelles de la famille et également pour faire la rencontre, éventuellement, de son futur conjoint ou pour des rendez-vous galants, etc. Selon la volonté du Roi, le site du marché était considéré comme un lieu sacré où  il fut formellement interdit de le profaner. Andrianampoinimerina élevait l’endroit du marché au rang de Palais royal. D’après « Ny Roambinifolo mahafaty », les douze crimes passibles de la peine capitale, toute tentative de vol ou crime  quelconque commis à l’intérieur du Lapa tout comme dans le périmètre du marché sera passible d’une sentence capitale, la peine de mort. 

A l’époque coloniale et durant l’ère AKFM, l’Anjoma va connaitre de notables changements entre autres l’agrandissement de son espace. Le petit marché du Zoma d’Analakely sur l’esplanade allait  s’étaler de l’actuelle Stèle-Sida jusqu’à la Gare Soarano, sur l’Avenue Fallières, à l’époque, Avenue de l’Indépendance ou la « Place du Treize Mai » d’aujourd’hui appelée communément « Antanimalalaka ». Ce fut le plus grand marché à ciel ouvert du monde. A signaler que les touristes appréciaient beaucoup de faire un petit tour en toute quiétude au Zoma. Ce fut la belle époque ! Le maire Guy Willy Razanamasy dut faire évacuer le lieu. Et pour cause, l’indiscipline et l’insécurité flagrantes qui y règnent plus tard. Et on est toujours là ! Un grand dommage pour la Capitale.

Ramanambintana Richard et son équipe se donnent comme objectif ultime d’apporter une touche nouvelle à Antananarivo, dans l’ensemble, et à Analakely en particulier. Eradiquer l’indiscipline et le laxisme se trouve au rang des premières priorités. D’ailleurs, le PDS Richard Ramanambintana, à peine nommé, se fixe en première ligne un ambitieux objectif, « le retour de la dignité de la Ville des Mille ».

A part la propreté, il va falloir donc ramener l’ordre et la sécurité sur ce légendaire marché d’Analakely. L’enjeu consiste au balancement en rue piétonne la voie allant de la Stèle-Sida jusqu’à l’EPP d’Analakely du lundi à jeudi et en jours de marché du vendredi au dimanche. La mise en œuvre de ce marché trihebdomadaire constitue la première grande initiative du locataire de l’Hôtel de ville d’Analakely. C’est un test de grandeur nature pour lui !

Aux dernières nouvelles, le marché trihebdomadaire a été reporté sine die. Mais, le test est passé. A nous d’en noter ! 

 

Ndrianaivo

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Editorial

  • Secteur en panne !
    En mauvaise posture, le secteur éducatif malagasy va de mal en pis. Tel un navire en panne, en Haute mer, le moteur bloqué, l’équipage perd le contrôle. Le bâtiment tangue de gauche à droite. A la dérive, il risque le naufrage. A l’époque coloniale, l’instruction publique représentait l’un des principaux points d’achoppement du pouvoir en place. A l’aube de l’occupation, le Général Gallieni, premier gouverneur général de Madagasikara, se heurtait à une difficulté majeure : déterminer quel type d’instruction ou quel modèle d’enseignement, devrait être appliqué dans la colonie (Madagasikara) ? Un enseignement élitiste, de haut niveau, ou un enseignement élémentaire, rudimentaire ? Et encore « quelle langue d’enseignement adoptée ? » Deux grandes orientations ont été primées par le Général gouverneur : dispenser un enseignement pour un cursus éducatif de haut niveau pour les enfants des colons. D’où la création des lycées à Antananarivo, le lycée Gallieni (1908) et…

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