Publié dans Editorial

J’avais 12 ans !

Publié le dimanche, 23 juin 2024

Je garde jalousement en mémoire les euphories de tous, jeunes et adultes, ce jour de 26 juin 1960. Né le 8 juin 1948, j’avais donc 12 ans, révolu, lorsque le pays fêtait pour la toute première fois le retour de Madagasikara à l’Indépendance. C’était la liesse générale. Tout le monde embrassait tout le monde. Sur l’emblématique et légendaire stade de Mahamasina quand feu le Président de la République Tsiranana, le premier d’ailleurs, prononça son tout  premier discours, ès qualité, où il devait officiellement et solennellement déclarer que Madagasikara redevient souverain. Un discours suivi immédiatement des 21 coups de canon sur la montagne d’Ambohijanahary. C’était l’euphorie générale, une réjouissance nationale.

Je dirai même l’hystérie générale ! Des accolades générales, sur la tribune et sur les gradins, à Mahamasina, dans les rues d’Antananarivo, la Capitale de Madagasikara.  Des klaxons à n’en plus finir dans les rues ! Toutes les églises de la Capitale et les environs immédiats faisaient entendre bruyamment au même moment leurs sons de cloche ! Des cris et des larmes de joie ! Encore une fois, tout le monde exulte ! C’était l’explosion de joie ! Je m’en rappelle nettement !

Nous, adolescents de l’époque, nous n’étions pas comme l’ensemble de la population d’ailleurs,  censés savoir les tenants et aboutissants du retour à l’Indépendance. On ignorait totalement le processus historique devant aboutir à cette date de 26 juin 1960. On ne voulait rien savoir d’ailleurs ! On fêtait. Eh oui, tout le monde était en délire de savourer pour la première fois le fait d’être « indépendant ». De ne pas être non plus « zanatany » !

Un grand défilé militaire, le tout premier d’ailleurs, précédé du défilé de tous les élèves de la Capitale, se tenait après le grand discours de Philibert Tsiranana. A noter que ce jour de 26 juin est également la date de naissance de l’Armée malagasy commandée  par un certain colonel Gabriel Ramanantsoa, Général de brigade en 1961. Il fallait attendre deux années après, en 1962, pour que la Police nationale malagasy ait vu le jour. Tandis que la Gendarmerie nationale fut créée trois mois plus tôt par décret n° 60 – 102 du 14 mars 1960 sous le commandement du capitaine Ratsimandrava Richard devenu sitôt commandant.  

Au retour à la maison, la fête continue ! Les adultes célébraient à leurs manières, la bringue, etc. Nous les enfants, nous avions notre fête à nous : le « tsikonina » (genre de dînette) où l’on préparait de vrais aliments (riz, viande, légumes …)  En fait, il s’agissait d’une tradition acquise du temps de la fête des vazaha du 14 juillet. Soulignons que les colons savaient subtilement immerger dans la liesse les indigènes le jour de la fête nationale française du 14 juillet. Les réjouissances du 26 juin entraient dans la ligne droite continue de celles du 14 juillet. Ce jour du 26 juin, le « tsikonina » avait un goût et un plaisir particulier. Plus tard et au fil des années, avec les difficultés de la vie, on perd cette bonne tradition. Sans oublier pour terminer, la retraite aux flambeaux et les feux d’artifice qui furent, et ce jusqu’à présent, le point d’orgue des cérémonies.

Quel beau souvenir ce jour du 26 juin 1960 !

 

Ndrianaivo

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Editorial

  • Tournure compromettante !
    Les soldats du CAPSAT entrent en … rébellion ou se … mutinent et sortent de leur camp et descendent dans la rue sous l’ovation des manifestants. Ils investissent sans aucune résistance la Place du 13 Mai. Les lacrymogènes cèdent le lieu aux balles réelles ! Confuse, la situation réelle échappe au commun des mortels. Personne ne peut pas décrire quel est le tableau exact qui prévaut dans le pays en ce temps précis ni prédire quel avenir immédiat ou à moyen terme attend les concitoyens. Pour le moment, on assiste à une bataille de communiqués. Qui dit vrai ! Qui ment ! On suit candidement l’avalanche de déclarations souvent contradictoires, qui se succèdent. Ici, les trois entités du moins des représentants de la Force de la défense et de la sécurité se bousculent au … micro pour annoncer leur adhésion à la cause des manifestants. Là, la Présidence déclare par…

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