Publié dans Editorial

Entre timidité et effronterie

Publié le dimanche, 22 septembre 2024

Partagé entre la timidité des novices pour certains candidats et l’effronterie maladive des autres, le cœur du peuple balance ! Ecartelés entre une prudence de trop qui frise à une démarche à tâtons et à l’entêtement d’user le forcing trahi par un sentiment d’être trop sûr de soi, les citoyens appelés à voter leur maire et leurs conseilleurs municipaux pour le 11 décembre ne savent pas sur quel pied danser, à quel saint se vouer ! Entre le marteau et l’enclume, ils hésitent. Ces élections générales prochaines auront marqué les esprits dans la mesure où  elles se caractérisent par deux faits inédits.
D’abord, le déficit des candidats. A trois jours francs, sans compter la date d’aujourd’hui, de la date irrévocable, l’enthousiasme des intéressés à la candidature auprès des OVEC pour la course à la Mairie et au Conseil municipal manque, et ce, en vue de pourvoir les postes des élus des 1.693 Communes (urbaines et rurales confondues) dans les Collectivités territoriales décentralisées. Le décret 2015-592 révise à la hausse le nombre des Communes. La date de 26 septembre approche, mais le nombre des prétendants ayant déposé leurs dossiers de candidature ne justifie pas l’importance accordée aux postes de responsabilité dans les CTD. Un phénomène rare étant entendu qu’il s’agit ici des élections de proximité devant servir les intérêts de base de la population. La difficulté pour réunir les éléments des dossiers à temps explique, selon certains avis, cet enthousiasme poussif. Justement, nombre de postulants se plaignent de la complication à obtenir certains papiers dont entre autres, l’état 211 bis et le certificat de nationalité. Ensuite, on constate également un certain manque d’intérêt au niveau de la population. Eu égard de cet autre « déficit », on redoute un taux de participation déficient. Un handicap politique qui inquiète les observateurs. A en déduire que l’importance sinon l’intérêt de la chose politique auprès de l’opinion se dégrade au fil des années. En effet, la crédibilité des acteurs politiques du pays fait de plus en plus défaut, notamment ceux évoluant dans la sphère de l’Opposition. Des analystes avertis se posent la pertinente question : « existe-t-il à Madagasikara une Opposition ? ». Il semble qu’on ait affaire plutôt à des rigolos s’efforçant de réaliser sur le plateau de piètres numéros pour amuser la galerie. Et pas plus ! Et le plus dangereux dans tout ce cirque, c’est la volonté éternelle d’infantiliser le peuple. En fait, on se précipite à déposer les dossiers de candidature, sans aucun programme de société bien établi visant à améliorer la vie de la communauté. On se présente parce que je suis un tel ou une telle. On vend juste le nom. Si ce ne sont pas des marchands de sable, cela y ressemble trop ! Eh oui, des charlatans à tout bout de champ.
D’autres aspirants, plus discrets parfois timides, apparaissent mais ils s’éclipsent devant les démonstrations de farce sur terrain des effrontés.  
La chose qui encaisse le plus à travers ce brouhaha concerne la démocratie. Le pays vit actuellement dans une « démocratie atrophiée », détériorée jusque dans sa plus simple tenue pour ne pas la qualifier de « vide de sens ». Un troisième « déficit ». Une démocratie déficitaire ! C’est bien dommage ! Le peuple électeur hésite.
Ndrianaivo
 

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Editorial

  • A quoi bon !
    Des nouveaux membres de la Haute Cour de justice (HCJ) ont prêté serment. Du coup, des observateurs s’interrogent sinon s’exclament « à quoi bon ! » Une remarque quelque peu désobligeante à l’égard d’une prestigieuse et haute institution judiciaire, soit. Mais, la réalité est là. Et elle s’entête. Les précédents membres de la HCJ ont terminé leur mandat respectif sans avoir pu faire valoir leur compétence dictée par la loi et ce à cause d’un blocage à l’Assemblée nationale de la mandature précédente. Rappelons que le manquement à la mise en place de la Haute Cour de justice avait valu à Hery Rajaonarimampianina, Président de la République, au moment des faits, des mesures disciplinaires de la part de la Haute Cour constitutionnelle du fait que le Président Rajaonarimampianina n’a pas respecté le délai de douze mois prescrit par l’article 167 de la Constitution pour la mise en place de la…

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